Monde

Taïwan : l'UE et la France appellent à la retenue face aux exercices militaires chinois

- Bruxelles, qui affirme avoir un « intérêt direct » à la préservation du statu quo, a réitéré son opposition à toute modification unilatérale de la situation, « en particulier par la force ou la coercition »

Mariem Njeh  | 30.12.2025 - Mıse À Jour : 30.12.2025
Taïwan : l'UE et la France appellent à la retenue face aux exercices militaires chinois

Istanbul

AA / Istanbul / Mariem Njeh

L'Union européenne et la France ont exprimé, mardi , leur « préoccupation » face aux exercices militaires d'ampleur menés par la Chine autour de Taïwan, appelant au maintien du statu quo. De son côté, Pékin a poursuivi ses manœuvres à tirs réels pour la deuxième journée consécutive, avertissant que toute tentative d'obstruction à la réunification était « vouée à l'échec ».

L'armée chinoise a intensifié, mardi 30 décembre, sa pression militaire autour de Taïwan au deuxième jour de vastes exercices à tirs réels, suscitant une réaction diplomatique de l'Union européenne et de la France qui redoutent une déstabilisation régionale.

- Inquiétude europénne

Dans un communiqué diffusé mardi, le Service européen pour l'action extérieure (SEAE) a estimé que les récents exercices chinois « augmentent les tensions entre les deux rives du détroit et mettent en danger la paix et la stabilité internationales ». Bruxelles, qui affirme avoir un « intérêt direct » à la préservation du statu quo, a réitéré son opposition à toute modification unilatérale de la situation, « en particulier par la force ou la coercition ».

La France a également réagi aux manœuvres, baptisées « Justice Mission 2025 ». Paris a appelé l'ensemble des parties à « s'abstenir de toute escalade », soulignant que la stabilité dans le détroit est indispensable à la « sécurité et à la prospérité globales ».

- Intensification des manœuvres maritimes et aériennes

Sur le terrain, l'Armée populaire de libération (APL) a intensifié sa pression au deuxième jour des exercices. Selon le commandement du théâtre Est de l'APL, des tirs de roquettes à longue portée et des assauts simulés sur des cibles maritimes ont été menés au nord et au sud de l'île. Des opérations anti-aériennes et anti-sous-marines ont également été conduites, impliquant des destroyers, des frégates et des bombardiers.

Le ministère taïwanais de la Défense a rapporté une activité intense, recensant 130 aéronefs de l'APL et 14 navires de guerre opérant autour de l'île jusqu'à mardi matin. « 90 des 130 sorties ont franchi la ligne médiane », a précisé le ministère, ajoutant que les zones de tirs réels empiétaient sur les eaux territoriales taïwanaises, à l'intérieur de la ligne des 24 milles nautiques.

Ces opérations ont perturbé le trafic civil, affectant environ 941 vols, selon les médias locaux. Une vidéo diffusée par l'armée chinoise sur le réseau social américain X, montrant une vue aérienne de la tour Taipei 101 capturée par un drone, a été qualifiée de « guerre psychologique » par Taïpei.

- Contexte de tensions accrues

Ces manœuvres interviennent quelques jours après l'annonce par l'administration américaine du président Donald Trump d'« une vente d'armes record » à Taïwan, estimée à plus de 11 milliards de dollars.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré mardi que « les provocations continues des forces indépendantistes » et les ventes d'armes américaines devaient être « résolument combattues ». « Parvenir à la réunification complète de la patrie est une mission historique que nous devons accomplir », a-t-il martelé.

Wang Yi a également critiqué le Japon, dont la Première ministre Sanae Takaichi a récemment suggéré qu'une attaque contre Taïwan pourrait menacer la survie du Japon, permettant l'exercice de l'autodéfense collective. Le chef de la diplomatie chinoise a accusé les dirigeants japonais de « défier ouvertement la souveraineté territoriale de la Chine ».

Face à cette démonstration de force, le dirigeant taïwanais William Lai Ching-te a assuré que l'île « ne provoquerait pas de confrontation ni ne chercherait le conflit », tout en dénonçant le comportement de Pékin.

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.