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Téhéran demande à Paris des éclaircissements sur l’arrestation d’une Iranienne en France

– L’accès consulaire n’aurait pas été accordé, selon l’Iran, qui réclame des explications sur la détention de Mahdieh Esfandiari.

Ümit Dönmez  | 08.04.2025 - Mıse À Jour : 09.04.2025
Téhéran demande à Paris des éclaircissements sur l’arrestation d’une Iranienne en France

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

L’Iran a exhorté, lundi, la France à fournir des explications sur l’arrestation d’une de ses ressortissantes, Mahdieh Esfandiari, résidant en France depuis plusieurs années.

​​​​​​​Cité par la presse française, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a déclaré que Téhéran attendait que Paris « clarifie les raisons de l’arrestation de cette citoyenne iranienne ». Il a souligné que l'accès consulaire n’avait pas été autorisé, une situation que les autorités iraniennes qualifient de préoccupante.

Selon l’hebdomadaire Le Point, Mahdieh Esfandiari, âgée de 35 ans, diplômée en langue française, vivait à Lyon depuis huit ans. Son silence depuis plusieurs semaines aurait conduit sa famille à alerter les autorités iraniennes début mars. Ces dernières affirment avoir tenté, en vain, d’obtenir des informations précises de la part de la France.

« Nous suivons cette affaire avec attention », a insisté Esmaïl Baghaï, ajoutant que des échanges avaient eu lieu récemment entre Téhéran et l’ambassade de France en Iran.

Des sources diplomatiques françaises, citées par la presse nationale, affirment que les autorités iraniennes ont été informées conformément aux obligations de la convention de Vienne sur les relations consulaires de 1963. Toutefois, Paris ne souhaite pas commenter davantage une affaire relevant du domaine judiciaire et du ministère de l’Intérieur.

Le contexte reste sensible, alors que plusieurs ressortissants occidentaux sont actuellement détenus en Iran. ONG et capitales occidentales accusent régulièrement Téhéran d’avoir recours à des arrestations « à caractère politique », qui viseraient à obtenir des concessions en échange de libérations. Ces dernières années, au moins sept Français ont été détenus en même temps en Iran.

Deux d’entre eux sont encore emprisonnés : Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en mai 2022 lors d’un voyage en Iran et accusés d’espionnage par les autorités iraniennes. Leur entourage, ainsi que le Gouvernement français, contestent fermement ces accusations.

L’un des derniers cas en date concerne le Français Olivier Grondeau, libéré en mars après plus d’un an de détention. Un autre ressortissant français, assigné à résidence depuis plusieurs mois en Iran, a également pu quitter le territoire.

Si la France n’a pas encore précisé les chefs d’accusation concernant Mahdieh Esfandiari, cette affaire s’inscrit dans un climat tendu entre Paris et Téhéran, marqué par des accusations réciproques d’ingérence, d’espionnage et de manœuvres diplomatiques.


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