Monde, Afrique

Sécurité et paix en Afrique : Lancement à Alger du 12e séminaire du « Processus d'Oran »

- Dans son discours d'ouverture, le ministre algérien des Affaires étrangères a critiqué l'indifférence de la communauté internationale face aux crises en Libye et au Soudan

Abbas Mimouni  | 01.12.2025 - Mıse À Jour : 01.12.2025
Sécurité et paix en Afrique : Lancement à Alger du 12e séminaire du « Processus d'Oran »

Istanbul

AA / Alger / Abbas Mimouni

La 12e édition du séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, connue sous le nom de « Processus d'Oran », a débuté lundi en Algérie.

Les travaux de ce séminaire, organisé en collaboration avec l'Union africaine (UA), se poursuivront pendant deux jours pour examiner les principaux défis en matière de paix et de sécurité sur le continent africain, affirme le correspondant Anadolu.

Dans son allocution d'ouverture, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a déclaré que « la guerre au Soudan entame bientôt sa troisième année, engendrant la crise humanitaire la plus grave au monde, sans qu'aucune lueur d'un règlement politique tant attendu ne se profile à l'horizon pour mettre fin aux souffrances du peuple soudanais frère».

Le conflit entre l’armée soudanaise et le FSR, débuté en avril 2023, a fait au moins 40 000 morts et déplacé 12 millions de personnes, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Attaf a ajouté que « la crise en Libye, 14 ans après son déclenchement, est tombée dans l'oubli aux niveaux continental et international, comme si tout le monde s'était résigné à la logique des factions libyennes et des ingérences étrangères, comme s'il s'agissait d'une fatalité ».

Il a souligné que « ces questions, entre autres, reculent désormais dans l'ordre des priorités de la communauté internationale ».

Le ministre a par ailleurs estimé que « la conjoncture internationale actuelle n'est pas ordinaire ; elle est au contraire marquée par une crise aiguë, de profonds troubles et une extrême délicatesse ».

La Libye est en proie à un conflit entre deux gouvernements : l’un, nommé par la Chambre des représentants début 2022 et dirigé par Oussama Hammad, est basé à Benghazi (est) et administre l’ensemble de l’est du pays ainsi que la plupart des villes du sud.

L’autre est le Gouvernement d’union nationale, dirigé par Dbeibah, basé à Tripoli (ouest) et qui administre l’ensemble de l’ouest du pays.

« Injustices historiques découlant de la période coloniale »

Le président de la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, déclare dans son allocution que « le continent africain fait face à de nombreux défis nécessitant une position unifiée pour faire entendre la voix du continent au sein des instances internationales, au premier rang desquelles le Conseil de sécurité de l'ONU ».

Youssouf ajoute que « les manifestations de changements politiques anticonstitutionnels exigent d'être traitées avec fermeté ».

Il appelle à « corriger les injustices historiques découlant de la période coloniale, en accordant à l'Afrique deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l'ONU, ainsi que cinq sièges non permanents ».

Depuis longtemps, les dirigeants africains critiquent l'absence de membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU parmi les pays du continent, qui compte 54 États.

Le Conseil est composé de 15 membres : 10 pays élus périodiquement et 5 membres permanents disposant d'un droit de veto (les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Chine et la Russie).

Pour sa part, le président du Conseil de paix et de sécurité de l'UA, Kacou Léon Adom, a souligné « l'importance d'élaborer des approches pour faire face aux menaces terroristes, à la prolifération des armes et à la présence de combattants étrangers sur le continent africain, ainsi qu'aux catastrophes naturelles causées par les changements climatiques ».

Adom, qui est également ministre des Affaires étrangères de la Côte d'Ivoire, a exhorté à « poursuivre la coordination et l'action conjointe entre le Conseil de paix et de sécurité de l'UA et le Conseil de sécurité de l'ONU ».

Il a appelé à « approfondir le débat sur la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU et à renforcer les moyens d'action au sein de l'Union africaine afin de s'adapter aux défis actuels ».

Cette 12e session se distingue par le double statut de l'Algérie, qui y participe à la fois en tant que membre du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine et membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU (au sein du groupe des « A3 »), déclare l'agence de presse « Algérie Press Service ».

L'édition 2025, qui se tient exceptionnellement à Alger au lieu d'Oran, rassemble les membres du CPS de l'UA ainsi que les membres africains actuels, entrants et sortants du Conseil de sécurité de l'ONU. L'objectif est de dresser le bilan des actions du groupe des « A3+ » et de renforcer la coordination entre les instances africaines et onusiennes.

* Traduit de l'arabe par Mariem Njeh

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın