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Syrie : Sednaya, symbole des exécutions secrètes, va devenir un musée national

- La tristement célèbre prison, théâtre de milliers de tortures et exécutions sous Bachar al-Assad, sera transformée en musée pour commémorer les victimes et garder la mémoire des atrocités

Wafae El Baghouani  | 28.10.2025 - Mıse À Jour : 28.10.2025
Syrie : Sednaya, symbole des exécutions secrètes, va devenir un musée national

Istanbul

AA / Istanbul / Wafae El Baghouani


La prison tristement célèbre de Sednaya, surnommée le « centre de la mort » sous le régime de Bachar al-Assad, sera transformée en musée national, ont annoncé les autorités syriennes, dans le cadre d’un projet visant à commémorer les victimes et préserver la mémoire historique.

Située dans la banlieue de Damas, Sednaya est devenue le symbole le plus effrayant de la répression en Syrie. Des rapports internationaux dénoncent des années de torture systématique et d’exécutions secrètes, effectuées dans des chambres souterraines sans procès. Selon certaines estimations, jusqu’à 50 détenus étaient exécutés chaque semaine entre 2011 et 2015, mais le régime n’a jamais publié de chiffres officiels.

La prison a été fermée le 8 décembre 2024, après l’effondrement du régime d’Assad. Après la fuite du président syrien vers la Russie, les forces d’opposition ont pris le contrôle de plusieurs villes et ouvert les prisons et centres de détention, libérant des dizaines de milliers de détenus. De nombreux disparus restent introuvables, et la découverte de charniers suggère que de nombreux prisonniers sont morts pendant leur détention.

Le projet de musée s’inscrit dans un contexte de transition politique : un nouveau gouvernement, dirigé par le président Ahmad al-Charaa, a été formé en janvier 2025, marquant la fin du règne du Parti Baas, au pouvoir depuis 1963. Les autorités affirment que le musée servira non seulement à honorer les victimes, mais aussi à sensibiliser les générations futures aux atrocités commises sous l’ancien régime.

Les ONG internationales et les groupes de défense des droits humains suivent de près le projet, estimant qu’il pourrait devenir un site de mémoire nationale et internationale pour rappeler les souffrances endurées par des milliers de Syriens sous le régime d’Assad.

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