
Syria
AA / Damas / Laith Al-jnaidi - Rania Abu Shamala
Le gouvernement syrien a annoncé avoir conclu un accord avec les habitants de la ville de Jaramana, dans la banlieue de Damas, afin de renforcer la sécurité et remettre les armes aux autorités étatiques.
Ce développement a été rapporté jeudi soir par la préfecture de la banlieue de Damas via un communiqué publié sur sa chaîne Telegram officielle.
"Sur instruction du gouverneur de la banlieue de Damas, Amer Al-Sheikh, Mohammad Ali Amer, chef de la région de la Ghouta orientale, a rencontré les responsables religieux et sociaux de la ville de Jaramana", indique le texte.
La réunion s’inscrivait dans le cadre d’"efforts conjoints visant à renforcer la sécurité et la stabilité, et à garantir le retour à une vie normale à Jaramana dans le respect de la dignité de sa population et de sa sécurité, sous l’égide de l’État et de ses institutions".
L’accord prévoit notamment "le déploiement accru des forces de sécurité du ministère de l’Intérieur dans la ville, la remise immédiate des armes lourdes, la restriction de toutes les armes y compris les armes personnelles non autorisées aux institutions de l’État, ainsi que l’installation de points de contrôle du ministère de la Défense autour de la ville pour sa protection".
Parallèlement, les responsables religieux druzes et les notables de la région ont réaffirmé leur attachement à une Syrie unie, rejetant toute forme de division ou de séparatisme.
Dans un communiqué publié jeudi sur la chaîne Telegram officielle de la préfecture de Soueïda, ils ont appelé à "l’activation du rôle du ministère de l’Intérieur et de la police judiciaire dans le gouvernorat de Soueïda à partir de la population locale" et ont souligné que "la sécurisation de la route Soueïda–Damas relève de la responsabilité de l’État".
Les responsables druzes ont également exigé "le rétablissement de la sécurité et de la stabilité sur l’ensemble du territoire syrien".
Dans le même temps, l’aviation israélienne a mené mercredi plusieurs frappes sur les environs de la localité d’Achrafieh Sahnaya, dans la banlieue sud-ouest de Damas.
L’agence de presse syrienne SANA a indiqué que les frappes avaient visé plusieurs secteurs autour de cette localité.
"Un appareil israélien a ciblé les forces de sécurité à Achrafieh Sahnaya aujourd’hui, causant la mort d’un officier de sécurité", a déclaré le gouverneur Amer Al-Sheikh lors d’une conférence de presse.
L’armée israélienne a déclaré jeudi que "des forces militaires sont déployées dans le sud de la Syrie et sont prêtes à empêcher l’entrée de forces hostiles dans la région et dans les villages druzes".
La population druze d’Israël, estimée à 150 000 personnes, détient majoritairement la citoyenneté israélienne et sert dans l’armée, contrairement aux 23 000 Druzes du plateau du Golan syrien, qui refusent pour la plupart la nationalité israélienne et s’identifient comme citoyens syriens.
Le ministère syrien de la Santé a indiqué que 16 civils et membres des forces de sécurité ont été tués dans des attaques menées par des "groupes hors-la-loi" dans la ville.
Dans la soirée de mercredi, la direction de la sécurité de la banlieue de Damas a annoncé la fin de son opération à Achrafieh Sahnaya.
Ces violences ont été déclenchées par la diffusion d’un enregistrement audio jugé offensant envers le prophète de l’islam, provoquant des tensions confessionnelles et des appels à la vengeance sur les réseaux sociaux.
Depuis décembre 2024, Israël occupe la zone tampon démilitarisée syrienne après la chute du régime de Bachar al-Assad, mettant ainsi fin à l’accord de désengagement de 1974 sans calendrier de retrait.
La nouvelle administration syrienne, dirigée par le président Ahmed al-Charaa, a condamné les actions israéliennes, qu’elle considère comme des violations de la souveraineté nationale, et a exigé le retrait des forces israéliennes.
Bien que Damas affirme garantir la protection égale de toutes les communautés, y compris les Druzes qui représentent environ 3 % de la population et sont concentrés à Soueïda, Israël soutient que les Druzes en Syrie sont ciblés par des attaques un récit que les autorités syriennes considèrent comme un prétexte à l’expansion territoriale.
* Traduit de l'anglais par Sanaa Amir