AA / Londres / Leïla Nezirevic

Des assaillants masqués du Mouvement de résistance nordique nazi (MRN) ont attaqué un camp de migrants de l'UE dans le nord de Stockholm, en Suède, ont rapporté les médias locaux ce mercredi.

MRN a revendiqué la responsabilité de l'attaque dans une vidéo publiée par le groupe néo-nazi.

"La prochaine fois, ils pourraient venir nous asperger d'essence pendant notre sommeil", a déclaré un homme connu sous le nom d'Ion, qui vit dans le camp, selon le quotidien local Expressen.

Le groupe néo-nazi a publié un communiqué écrit, ainsi que des images dans lesquelles on voit ses membres du groupe démolir le camp, qualifiant l'attaque d'"opération de nettoyage".

"Ces colonies illégales ont été détruites aussi violemment que possible alors que les occupants criaient, s'enfuyaient du site et appelaient la police", a écrit le groupe dans ses comptes sur les réseaux sociaux.

Une vingtaine de membres du NMR portant des masques ont pris d'assaut le camp, dimanche, situé dans une zone boisée. Les assaillants portaient des vêtements sombres, et avaient attaqué plusieurs cabanons en criant aux migrants de quitter la zone, a déclaré Ion.

"J'avais peur. Ils étaient très menaçants", a ajouté le témoin, soulignant que l'attaque avait duré 10 à 20 minutes, après quoi il a décroché son téléphone et déclarant qu'il allait appeler la police.

Les hommes sont partis ensuite, mais "j'ai du mal à dormir la nuit", a déclaré Ion.

Christian Peterson, figure politique d’extrême droite, a visité le camp plus tôt cette année et a publié une vidéo sur son compte sur les réseaux sociaux indiquant son sa localisation.

Peterson, qui possède lui-même des antécédents au sein du MRN lorsqu'il était adolescent, s'est présenté pour le parti radical de droite Alternative pour les élections en Suède de 2022 et a aussi travaillé pour les sites d'information d'extrême droite Exakt24 et Insikt24.

Ion vit dans le camp depuis trois ans et n'avait jamais rencontré de problèmes auparavant.

Plusieurs autres résidents du camp ont également exprimé, sous couvert d’anonymat, leur crainte concernant le retour possible des hommes masqués, selon Expressen.

Le quotidien a déclaré avoir contacté la police, mais celle-ci n'a fourni aucune information supplémentaire sur l'incident.

* Traduit de l’anglais par Mounir Bennour.