AA / Londres / Leila Nezirevic

L'ancienne première ministre suédoise a appelé un député d'origine palestinienne à renoncer à son siège au Parlement du pays, après sa démission du parti social-démocrate, invoquant un manque de confiance de la part de la direction du parti à son égard, ont rapporté, mardi, les médias locaux.

Cette décision fait suite à la participation de Jamal El-Haj à une conférence de solidarité avec les Palestiniens en mai dernier, bien qu'il ait été prié par les dirigeants des sociaux-démocrates de ne pas y assister, en raison de ce qu'ils ont décrit comme étant des liens avec le Hamas.

El-Haj, député de la région de Malmö, a décidé de siéger en tant qu'indépendant au parlement suédois, le Riksdag. Mais Magdalena Andersson, chef de file des sociaux-démocrates et ancienne première ministre, lui a enjoint de renoncer complètement à son mandat.

"Il devrait quitter son siège au Riksdag", a déclaré Andersson à la chaîne de télévision locale SVT Nyheter.

"J'espère qu'il reviendra à la raison", a-t-elle poursuivi, ajoutant : "Ce n'est pas à la légère que l'on demande à un membre du parlement de quitter le parti".

El-Haj a quant à lui déclaré : "Il ne serait pas correct envers nos électeurs et la démocratie suédoise de quitter mon poste", a rapporté le quotidien local Aftonbladet.

C'est la première fois qu'un membre des sociaux-démocrates démissionne du parti et décide de siéger en tant qu’indépendant.

Andersson avait initialement défendu El-Haj après la conférence de mai, mais elle ne lui ferait plus confiance, selon le radiodiffuseur.

Elle estime désormais qu’El-Haj a nui au parti, selon SVT Nyheter,

Dans une lettre adressée à Aftonbladet, qu'il aurait également envoyée au bureau du parti, El-Haj a déclaré que dans "le duel entre la vérité et le mensonge, il y a un moment critique où le mensonge est à son apogée et où la vérité est confrontée à son ultime épreuve".

"Par ces mots, je veux vous informer que je quitte les sociaux-démocrates", a-t-il ajouté.

El-Haj a souligné qu'il était social-démocrate depuis plus de 30 ans et qu'il était toujours convaincu que ce parti était la meilleure chose qui soit arrivée à la Suède.

"La décision d'aujourd'hui est donc la plus douloureuse que j'ai eu à prendre dans toute ma vie d'adulte", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il n'est pas possible de rester lorsque la direction du parti "n'a plus confiance en moi et que la pression est devenue trop forte".

À l'heure où le soutien à la Palestine ne cesse de croître au sein de l'opinion publique mondiale, politiciens et experts se retrouvent de plus en plus souvent désavoués ou limogés par leurs gouvernements ou leurs institutions pour avoir pris position contre les bombardements israéliens sur Gaza.

*Traduit de I’Anglais par Mourad Belhaj