AA / Paris / Ümit Dönmez

Le Président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont annoncé, ce jeudi à Londres, un renforcement majeur de leur engagement en faveur de l’Ukraine. Cette déclaration commune a été prononcée lors d’une conférence de presse à la base militaire de Northwood, dans le cadre de la visite d’État d’Emmanuel Macron outre-Manche.

Macron a détaillé les contours de ce partenariat stratégique : « Nous avons finalisé la planification militaire que nous avions décidée il y a plusieurs semaines », précisant que « 30 pays sont mobilisés autour de ce partenariat et de cette co-direction franco-britannique ». Cette planification prévoit la mise en place d’un état-major d’opération à Paris, composé de 200 planificateurs déjà mobilisés. Ce dispositif vise à assurer la stabilité « le jour où un cessez-le-feu sera signé », permettant « de tenir ce cessez-le-feu dans la durée et de le crédibiliser en air, sur mer, par une régénération des forces ukrainiennes et, en cas de besoin, par des forces de réassurance » déployées par la coalition.

Le chef de l’État français a également souligné que la France et le Royaume-Uni s’étaient mis d’accord pour « renforcer [leur] partenariat contre la flotte fantôme russe et pour lutter contre le contournement des sanctions, afin de réduire les revenus pétroliers de la Russie ».

Keir Starmer a pour sa part rappelé que la sécurité du Royaume-Uni commence en Ukraine : « Nous avons co-présidé une réunion de la coalition des volontaires […] et annoncé des plans pour une nouvelle force multinationale d’Ukraine, dont le siège sera à Paris », ajoutant que leur objectif est « de soutenir un accord de paix mais, lorsque [le président russe, Vladimir] Poutine ne tient pas compte de la paix, d’obtenir d’autant plus de soutien pour l’Ukraine actuellement ».​​​​​​​

Cette coalition, impulsée dès février dernier à Paris, a désormais vocation à coordonner l’action de 30 pays, y compris des sénateurs américains et des représentants des États-Unis, a précisé Macron.

En plus de ce volet ukrainien, la conférence de presse a permis d’aborder d’autres sujets importants : la modernisation du traité de Lancaster House, le renforcement de la coopération dans la dissuasion nucléaire à travers la déclaration de Northwood, la création d’une force conjointe franco-britannique portée à 50 000 soldats, un accord pilote inédit sur l’immigration clandestine, des coopérations économiques majeures – notamment la participation d’EDF au projet Sizewell C – ainsi qu’une dimension culturelle marquée par l’annonce du prêt exceptionnel de la tapisserie de Bayeux au British Museum.

Cette séquence s’inscrit dans la visite d’État historique d’Emmanuel Macron, la première d’un Président français depuis dix-sept ans, qui consacre une volonté commune de « bâtir une entente amicale » entre Londres et Paris, neuf ans après le Brexit.