AA / Istanbul / Mohammad Sio

Les paramilitaires soudanais des Forces de soutien rapide (FSR) ont annoncé lundi une trêve humanitaire unilatérale de trois mois avec l’armée soudanaise, affirmant que cette décision répond aux efforts internationaux visant à mettre fin à la violence et à faciliter l’accès des agences humanitaires.

Dans une déclaration enregistrée, le chef des FSR, Mohamed Hamdan Dagalo, a déclaré que ses forces et les groupes alliés ont accepté « un cessez-le-feu humanitaire immédiat incluant l’arrêt de toutes actions hostiles pendant trois mois ».

Dagalo a précisé que les FSR s’engagent à faciliter les opérations humanitaires en sécurisant le déplacement des travailleurs humanitaires, en garantissant un accès libre à toutes les régions touchées, en protégeant les installations et entrepôts des organisations locales et internationales, et en permettant aux équipes médicales et de secours d’opérer librement.

Il a également annoncé l’approbation par les FSR de la création d’un mécanisme de suivi sur le terrain pour superviser la trêve, sous la supervision du Quad et de l’Union africaine, ainsi que de comités supplémentaires chargés de s’assurer que l’aide parvienne en toute sécurité aux civils.

La trêve, a-t-il ajouté, devrait constituer « la première étape vers la fin des hostilités et la recherche d’une solution politique globale » au conflit soudanais.

Le chef des FSR a exprimé l’espoir que le soutien international et la participation large des Soudanais permettront d’ouvrir la voie à un processus politique mettant fin à la guerre et guidant le pays vers une transition stable.

Dagalo a précisé que toute future initiative politique devait exclure « le Mouvement islamiste terroriste, les Frères musulmans, le Parti du Congrès national et leurs affiliés (l’armée et groupes alliés) », qu’il accuse d’être responsables de « trois décennies de souffrance » au Soudan.

Aucune réaction immédiate de l’armée soudanaise n’a été rapportée suite à cette annonce.

Dimanche, le président du Conseil souverain de transition du Soudan, Abdel Fattah al-Burhan, a critiqué une proposition du Quad, composé des États-Unis, de l’Égypte, de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, sans en révéler les détails.

Le 12 septembre, le Quad avait appelé à une trêve humanitaire initiale de trois mois au Soudan pour permettre l’acheminement urgent de l’aide humanitaire dans toutes les zones, ouvrant la voie à un cessez-le-feu permanent.

La semaine dernière, le président Donald Trump avait indiqué que les États-Unis travailleraient à mettre fin au conflit au Soudan à la demande du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Depuis avril 2023, l’armée soudanaise et les FSR sont engagées dans un conflit que les médiations régionales et internationales n’ont pas réussi à résoudre. La guerre a fait des milliers de morts et des millions de déplacés.

*Traduit de l'anglais par Ben Amed Azize Zougmore