Solution à deux États Israël–Palestine : Paris coprésidera une conférence à New York
- La France et l’Arabie saoudite relancent la dynamique de reconnaissance conditionnelle de l'État palestinien

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
La France coprésidera avec l’Arabie saoudite une conférence de l’ONU à New York (États-Unis) les 28 et 29 juillet sur la mise en œuvre de la solution à deux États, a annoncé le Quai d’Orsay dans un communiqué publié ce mercredi.
Le ministère français des Affaires étrangères a précisé que huit groupes de travail, ayant consulté les États membres et la société civile, proposeront des mesures concrètes pour tracer "un chemin vers la solution des deux États". L’objectif est d’insuffler une "dynamique collective" en faveur d’un accord politique conciliant la sécurité d’Israël et la viabilité d’un État palestinien.
La conférence visera notamment à favoriser la reconnaissance de la Palestine, la normalisation des relations de plusieurs États de la région avec Israël, ainsi que l’intégration régionale de Tel Aviv, mais aussi la réforme de la gouvernance palestinienne et le désarmement du Hamas, selon la Diplomatie française. Elle doit constituer un jalon diplomatique important avant l’Assemblée générale de l’ONU prévue en septembre.
Le communiqué réaffirme que la solution à deux États, "plus que jamais menacée", reste la seule issue crédible pour garantir la paix et la sécurité pour les Israéliens, les Palestiniens et la région. La France appelle toutes les parties prenantes à contribuer activement à cet effort.
Pour rappel, la conférence, initialement prévue en juin, avait été reportée en raison du conflit militaire de 12 jours entre Israël et l'Iran. Cette conférence se tiendra finalement du 28 au 30 juillet 2025.
- Situation humanitaire à Gaza
Pour rappel, depuis la reprise des hostilités par Tel Aviv le 18 mars 2025, après un cessez-le-feu, les attaques israéliennes ont tué plus de 7 700 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 58 500 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023, suite à une attaque du Hamas.
La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré les condamnations internationales, les violations israéliennes persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.
Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza. Ce dernier est toujours à la tête du gouvernement israélien.
Par ailleurs, Israël bloque l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Quelques autorisations minimes de passage de l'aide humanitaire ont été accordées, mais celles-ci demeurent largement insuffisantes pour répondre aux besoins de la population gazaouie.
Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération". Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a réaffirmé qu’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".