AA / Jérusalem / Zein Khalil

Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a appelé ce jeudi les services de renseignement (le Mossad) à assassiner les dirigeants du mouvement Hamas et à détruire totalement la bande de Gaza.

C'est ce qui ressort d'une série de posts sur la plateforme X, après les révélations des médias israéliens des détails d'une initiative israélienne présentée par l'équipe de négociation (qui inclut le Mossad, le Shin Bet et l'armée) au Cabinet de guerre jeudi soir, à propos d'un accord d'échange de prisonniers avec le Hamas.

Smotrich a écrit : "Le moment est venu pour le Mossad de revenir à ce pour quoi il a été formé : éliminer les chefs du Hamas partout dans le monde et non dans le cadre de négociations menées de manière irresponsable et qui nuisent à la sécurité d'Israël".

Le ministre, chef du Parti sioniste religieux, a exprimé son rejet de toute négociation avec le Hamas concernant un accord d'échange de prisonniers, déclarant : "Avec le Hamas, nous ne devons désormais que parler avec des obus et des bombes sur Rafah aussi vite et aussi fort que possible, puis poursuivre la bande jusqu'à sa destruction complète".

Smotrich a conclu en disant : "C'est essentiel pour la sécurité d'Israël et c'est aussi la seule chance de rapatrier les personnes enlevées, pas pour perdre du temps et tout mélanger".

Lors d’une réunion qui a duré plus de deux heures et demie, le Cabinet de guerre israélien a discuté jeudi d’une nouvelle initiative visant à parvenir à un accord d’échange de prisonniers avec le Hamas, selon les médias israéliens.

La chaîne 13 israélienne a déclaré que l'initiative incluait l'exigence par Israël de la libération de plus de 20 prisonniers israéliens par le Hamas, dont des personnes âgées, des femmes, des femmes soldats et des malades.

"Il n'est pas certain que l'accord inclue 40 personnes enlevées, comme l'a souhaité Israël au cours des dernières semaines", a ajouté le média.

La chaîne a fait savoir qu'"En outre, l'accord devrait inclure un cessez-le-feu de plusieurs semaines et le retrait des forces armées israéliennes de la bande de Gaza, et du corridor de Netzarim (établi par Israël près de la ville de Gaza et séparant le nord du sud de la bande de Gaza), ce qu'Israël a refusé jusqu'à présent".

Elle a indiqué que l’Égypte se préparait à faire pression en faveur de l’accord et qu’une délégation égyptienne devrait arriver en Israël demain, vendredi, pour discuter des détails de l'accord.

Depuis des mois, l'Égypte, le Qatar et les États-Unis parrainent des négociations indirectes entre Israël et le mouvement Hamas dans le but de parvenir à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à un échange de prisonniers et de détenus entre les deux parties.

Les négociations n'ont finalement pas abouti à un accord à cause du rejet des exigences du Hamas par Israël de mettre fin à la guerre, de retirer ses forces de la bande de Gaza et de permettre aux déplacés palestiniens de revenir au nord de la bande de Gaza.

Israël poursuit son offensive meurtrière contre Gaza depuis le 7 octobre, malgré l’adoption d’une résolution pour un cessez-le-feu immédiate par le Conseil de sécurité de l'ONU et malgré la comparution de l'État hébreu devant la Cour internationale de Justice pour des accusations de "génocide".

* Traduit de l'anglais par Mounir Bennour.