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Serbie : Le sort de sa raffinerie principale détenue majoritairement par la Russie aux mains des États-Unis

- Le Président de la Serbie Aleksandar Vucic a averti que le risque allait au-delà de l'approvisionnement en carburant, soulignant la possibilité de sanctions secondaires américaines contre la Banque nationale de Serbie

Mustafa Talha Öztürk  | 25.11.2025 - Mıse À Jour : 25.11.2025
Serbie : Le sort de sa raffinerie principale détenue majoritairement par la Russie aux mains des États-Unis

Belgrade

AA / Belgrade / Talha Ozturk

La Serbie a averti mardi que sa principale raffinerie de pétrole pourrait cesser ses activités dans les prochains jours, alors que les États-Unis examinent la possibilité de renouveler la licence d'exploitation de la société russe NIS.

Cette décision pourrait avoir des conséquences économiques et financières considérables, déclare le Président de la Serbie Aleksandar Vucic.

Vucic a souligné que la raffinerie NIS de Pancevo était déjà passée en mode « circulation à chaud » réduit et qu'elle fermerait complètement dans quatre jours, à moins que le Bureau américain du contrôle des avoirs étrangers (OFAC) ne délivre une nouvelle dérogation autorisant la poursuite des activités malgré les sanctions imposées au secteur énergétique russe. 

Il a averti que le risque allait au-delà de l'approvisionnement en carburant, soulignant la possibilité de sanctions secondaires américaines contre la Banque nationale de Serbie et les prêteurs commerciaux du pays. 

« Si des sanctions sont appliquées, nous risquons un arrêt complet des services de paiement, l'effondrement des transactions par carte et la perturbation de l'octroi de crédits. Cela mettrait en danger la banque centrale et toutes les banques commerciales », a-t-il déclaré. 

Vucic a déclaré avoir reçu « l'assurance verbale » des responsables américains qu'aucune mesure bancaire ne serait imposée avant lundi, mais a souligné que la Serbie attendait désormais la décision de Washington. 

« Si la licence est rejetée, des pénuries s'ensuivront et le système de santé sera menacé. Nous avons assuré l'approvisionnement jusqu'au 15 janvier au moins, mais après cela, tout dépendra de la décision des Américains », a-t-il déclaré. 

Le président a averti que l'arrêt perturberait les chaînes d'approvisionnement, la distribution alimentaire et même la production d'électricité. « Il ne s'agit pas seulement du pétrole. Il s'agit de la vie entière de la République de Serbie », a-t-il déclaré. 

- Raffinerie sur le point de s'arrêter

La raffinerie fonctionne actuellement à un niveau réduit, dans ce que Vucic a décrit comme une phase de « marche silencieuse ». 

La reprise de la production à plein régime prendrait au moins deux semaines, « probablement 20 jours ou plus », a-t-il déclaré, ce qui signifie que l'usine resterait à l'arrêt pendant toute la période du Nouvel An. 

Pour rappel, la Serbie est soumise depuis 48 jours à des sanctions américaines visant l'industrie pétrolière serbe, et les réserves de pétrole brut restantes devraient durer jusqu'au 25 novembre. 

Vucic a également rejeté les affirmations selon lesquelles la Serbie aurait refusé une participation dans le terminal énergétique grec d'Alexandroupolis, affirmant qu'il avait proposé une participation mais que « celle-ci n'avait jamais été envisagée ». 

Il a ajouté que la Serbie chercherait à établir une coopération similaire avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban, notamment en vue d'une participation potentielle dans la centrale nucléaire de Paks II. 

- Le gouvernement cherche la stabilité avec les fournisseurs principaux 

Après une réunion d'urgence lundi, le gouvernement serbe a déclaré que les citoyens « n'avaient aucune raison de s'inquiéter », invoquant des quantités suffisantes de tous les dérivés du pétrole.

La ministre de l'Énergie, Dubravka Dedovic Handanovic, a rencontré les représentants des principaux fournisseurs étrangers, dont MOL (Hongrie), EKO (Grèce) et OMV (Autriche), afin de coordonner une distribution stable dans les jours à venir. 

Vucic a déclaré que la Serbie avait « aujourd'hui et demain » pour obtenir la licence de l'OFAC. « cela ne dépend que des Américains », a-t-il déclaré. 

La raffinerie NIS est détenue majoritairement par la société russe Gazprom Neft, ce qui rend le secteur énergétique serbe vulnérable aux sanctions occidentales imposées après le déclenchement de la guerre en Ukraine. 

Des dérogations de l'OFAC ont été nécessaires pour permettre la poursuite des activités de la raffinerie, et Belgrade a demandé à plusieurs reprises des prolongations afin d'éviter des perturbations de l'approvisionnement national.

La raffinerie traite la plupart des besoins en pétrole de la Serbie, et un arrêt prolongé pourrait affecter les transports, l'industrie et le chauffage dans tout le pays.

* Traduit de l'anglais par Mariem Njeh

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