
Lima
AA/Tunis/Wejden Jlassi
Les démissions de ministres en cascade ces derniers jours au Pérou. En cause, certains responsables gouvernementaux se sont faits vaccinés contre la Covid-19 avant les populations prioritaires, dans un contexte de limitation en nombre de doses de vaccin.
Si dans certains pays, les dirigeants politiques ont été vaccinés sous les projecteurs afin de donner l'exemple et rassurer leurs populations sur l'efficacité et l'innocuité des vaccins anti-Covid, au Pérou, des membres du gouvernement ont reçu le vaccin en toute discrétion et avant même le lancement de la campagne officielle de vaccination. Il est évident que cela ne manquerait pas de susciter des remous dans un pays miné par une crise socio-politique exacerbée par la pandémie du coronavirus.
Vendredi, la ministre de la Santé, Pilar Mazzetti, a présenté sa démission au président après avoir reconnu s'être fait vacciner contre la Covid-19 dès janvier, avant les populations prioritaires.
Deux jours plus tard, c'est au tour de la ministre des Affaires étrangères, Elizabeth Astete, d'annoncer sa démission pour la même raison.
"J'ai présenté au président de la République ma démission", a écrit Astete sur Twitter, admettant avoir commis une "grave erreur" en profitant de son pouvoir pour couper la file d'attente.
L'ancien chef de l'Etat, qui brigue un siège de parlementaire aux élections du 11 avril, Martin Vizcarra, a également profité de son statut d'élu pour se faire vacciner contre le coronavirus sans respecter l'ordre de priorité, rapportent les médias locaux, qui indiquent que la liste des responsables gouvernementaux impliqués dans ce scandale pourrait s'allonger.
Il est à noter que le Pérou est un des pays les plus endeuillés au monde par la pandémie du coronavirus. Jusqu'à lundi soir, au moins 1 235 298 personnes ont été touchées par la Covid-19, dont 43 703 ont succombé au virus, tandis que 1 144 108 se sont rétablies.