
France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, a annoncé qu’il ne participera pas à l’accueil protocolaire du Président français Emmanuel Macron lors du prochain Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, qui se tient du 16 au 19 juin.
Par voie d’un communiqué, l’élu socialiste a justifié sa décision par la situation humanitaire dramatique dans la bande de Gaza et par la présence d'entreprises israéliennes d'armement au salon. « Face à la situation à Gaza, et à la présence de l’État israélien et de ses entreprises d’armement au salon, je ne peux pas rester silencieux », écrit-il. Le président du conseil départemental précise qu'il s'agit d’un acte pour « dénoncer l’inaction de l’État français ».
Dans ce même communiqué, Stéphane Troussel souligne que l’État d’Israël est « accusé de violations du droit international » et fait l’objet d’une alerte de la Cour internationale de justice sur un « risque de génocide ». Il rappelle que plus de 54 000 personnes ont été tuées à Gaza, dont 16 000 enfants, et que la population est exposée à une famine massive.
« La présence d’entreprises israéliennes dans un salon d’armement en France est inacceptable », déclare-t-il. Le département de Seine-Saint-Denis a par ailleurs adopté ce jeudi un vœu appelant Emmanuel Macron à reconnaître l’État de Palestine, et à interdire la participation israélienne au salon du Bourget.
« Silence et ambiguïté ne sont plus possibles », conclut l’élu dans son texte.
La décision de Stéphane Troussel intervient dans un contexte politique tendu, alors que le gouvernement français fait face à une pression croissante d’une partie de la gauche pour adopter une position plus ferme à l’égard d’Israël.
- Situation humanitaire à Gaza
Depuis la reprise des hostilités par Tel Aviv le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont causé la mort de plus de 5 000 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 55 000 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023, suite à une attaque du Hamas. La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.
Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.
Par ailleurs, Israël bloque, depuis le 2 mars, l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Quelques autorisations minimes de passage de l'aide humanitaire ont été accordées, mais celles-ci demeurent largement insuffisantes pour répondre aux besoins de la population gazaouie.
Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération". Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a réaffirmé qu’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".
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