Salon du Bourget : La France invoque "la situation à Gaza" pour justifier la fermeture des stands d’armements israéliens
- Le Premier ministre François Bayrou a expliqué que la position de la France vis-à-vis des entreprises d’armements offensifs n’ayant pas été respectée, le choix a été fait de fermer les stands concernés.

Provence-Alpes-Cote d Azur
AA/Nice/Feïza Ben Mohamed
La France invoque « la situation à Gaza » pour justifier la fermeture des stands israéliens d’armement présents au salon du Bourget, par la voix du Premier ministre François Bayrou qui était en visite sur place ce lundi.
« La position du gouvernement français est très simple c’est 'pas d’armement de guerre offensif sur le salon' » a-t-il fait valoir, assurant néanmoins que « les armements de guerre défensifs » pouvaient l’être.
Et de poursuivre: « Nous nous étions accordés avec les autorités diplomatiques israéliennes, avec l’ambassade, en tout cas c’était ce que tout le monde pensait, pour que ce choix entre les armements défensifs et offensifs soit fait. Apparemment ça n’a pas été le cas pour toutes les entreprises. Un certain nombre des entreprises ont suivi cet accord et une autre partie n’a pas suivi. On a donc dit qu’évidemment il fallait qu’on prenne le temps de s’accorder et qu’on ne laisserait pas l’exposition d’armements offensifs ».
Selon François Bayrou, la France considère « qu’étant donné la situation dans la région, les tensions extrêmes, les situations de crise comme il y en a eu peu souvent, et étant donné les choix diplomatiques de la France, notamment le très grand soucis à l’égard de Gaza » il n’était pas possible de « ne pas montrer qu’il y avait une certaine distance » et qu’il n’était « pas acceptable que des armements offensifs soient dans un salon comme celui-là ».
« Comme ces armements offensifs n’ont pas été retirés, on a provisoirement j’espère, fermé les stands », a-t-il tranché affirmant qu’il est question pour la France de marquer « réprobation et distance » vis-à-vis des exactions menées à Gaza sur les populations civiles.
La situation à Gaza « pour la République française, est une situation devant laquelle nous voulons absolument marquer réprobation et distance. On ne peut pas affamer un peuple, on ne peut pas faire en sorte qu’il ne puisse plus avoir accès à l’aide humanitaire, on ne peut pas faire en sorte qu’il soit isolé de tout, sans que les valeurs qui nous font vivre s’expriment et c’est ce que nous avons fait dans cette décision », a-t-il indiqué.
« La situation à Gaza est une situation moralement inacceptable parce qu’un peuple est réduit à une situation humanitaire et sécuritaire impossible avec un peuple affamé et des soins impossibles à recevoir, ça ne peut pas être accepté », a-t-il conclu.
Ces déclarations interviennent alors que le gouvernement français a pris la décision de fermer 5 stands israéliens du salon du Bourget ce lundi.
En réaction, le gouvernement israélien a dénoncé une « décision scandaleuse et sans précédent », qu’il assimile à une forme de « ségrégation » contre ses industriels de la défense. Les entreprises visées (Israel Aerospace Industries (IAI), Rafael, Elbit Systems, Uvision et Aeronautics) ont vu leurs stands recouverts de bâches noires durant la nuit.
Ce choix assumé par Paris intervient dans un contexte où la présence israélienne suscite une contestation grandissante. Plusieurs ONG, dont Amnesty International, ont publiquement critiqué la participation d'entreprises israéliennes et dénoncé l’usage de certaines de leurs armes à Gaza. La Ligue des droits de l’homme a même engagé une action en justice contre deux entreprises pour complicité de crimes contre l’humanité, procédure en cours.
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