Salon du Bourget : Israël dément avoir accepté les restrictions françaises sur les armes offensives
– L’ambassade israélienne conteste les affirmations du Gouvernement français, alors que les stands restent barricadés.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
L’ambassade d’Israël en France a formellement démenti mercredi avoir donné son accord aux conditions imposées par le Gouvernement français concernant l’interdiction d’exposer des armes offensives au Salon du Bourget.
Dans une déclaration transmise à la presse, la représentation diplomatique a affirmé : "Nous démentons avoir accepté la demande proposée par le ministère français des Affaires étrangères limitant strictement la présentation d'armes défensives pour les stands israéliens."
Par voie officielle, le ministère français des Affaires étrangères avait pourtant affirmé, dès lundi, que "l’ambassade d’Israël à Paris a donné son accord en ce sens", insistant sur un cadre clair, partagé en amont avec les industriels israéliens, visant à interdire l’exposition d’armements offensifs.
Pour rappel, les stands de cinq entreprises – Israel Aerospace Industries (IAI), Rafael, Elbit Systems, UVision et Aeronautics – ont été recouverts de vastes panneaux noirs, les rendant inaccessibles dès le premier jour du salon. Ces sociétés sont connues pour produire des bombes guidées, des missiles et des drones tactiques.
Dans ce contexte, des entreprises israéliennes d’armement, dont Rafael et Elbit Systems, ont annoncé leur intention de poursuivre l’État français après avoir été empêchées d’exposer leurs équipements offensifs au Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget.
Le Premier ministre français François Bayrou a justifié la décision en rappelant que "la France a tenu à manifester que les armements offensifs ne devaient pas être présents dans ce salon", évoquant une situation "moralement inacceptable" dans la bande de Gaza.
- Situation humanitaire à Gaza
Pour rappel, depuis la reprise des hostilités par Tel Aviv le 18 mars 2025, après un cessez-le-feu, les attaques israéliennes ont tué plus de 5 000 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 55 000 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023, suite à une attaque du Hamas. La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.
Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.
Par ailleurs, Israël bloque l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Quelques autorisations minimes de passage de l'aide humanitaire ont été accordées, mais celles-ci demeurent largement insuffisantes pour répondre aux besoins de la population gazaouie.
Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération". Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a réaffirmé qu’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".
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