Sahar Francis dénonce le génocide israélien contre les prisonniers palestiniens
- « Les crimes commis par Israël contre les prisonniers palestiniens constituent un génocide (...) Ces actes relèvent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité selon le Statut de Rome de la Cour pénale internationale », a-t-elle expliqué
Istanbul
AA / Istanbul
Sahar Francis, avocate palestinienne spécialiste des droits humains et directrice générale de l’ONG Addameer, a affirmé que les « crimes commis par Israël contre les prisonniers palestiniens relèvent légalement du génocide ». Arrivée à Istanbul pour la session finale du tribunal de Gaza, Francis, reconnue pour son travail sur la détention arbitraire, l’emprisonnement massif et les violences sexuelles, s’est exprimée auprès de Anadolu sur la responsabilité d’Israël et le rôle du tribunal.
« Les crimes commis par Israël contre les prisonniers palestiniens constituent un génocide, car la torture exercée dans de telles conditions est considérée comme telle. Ces actes relèvent également des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité selon le Statut de Rome de la Cour pénale internationale », a-t-elle expliqué.
Elle a souligné que le transfert de Palestiniens détenus depuis les territoires occupés vers les prisons à l’intérieur d’Israël constitue en soi une violation du droit international. « Toutes les formes de violence, de torture et d’abus sexuels infligées aux Palestiniens relèvent de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité », a-t-elle insisté.
Francis a ajouté que de nombreuses preuves existent pour démontrer ces crimes. « Les organisations palestiniennes de défense des droits humains et les avocats internationaux ont rassemblé de nombreux témoignages de prisonniers, accompagnés de documents, qui établissent la torture, les mauvais traitements, les humiliations et autres violations subies par les détenus », a-t-elle précisé.
Selon Francis, l’impunité dont bénéficie Israël révèle l’ampleur de l’hypocrisie du système international. Elle a rappelé que, dans d’autres contextes, les tribunaux et gouvernements internationaux ont identifié et poursuivi les responsables de torture, comme en Syrie, au Soudan ou dans le conflit Russie–Ukraine. « Israël a toujours été traité comme au-dessus des lois et n’a jamais été tenu responsable, notamment en matière de torture et de mauvais traitements. Mais les violations survenues après le génocide sont si graves qu’elles ne peuvent plus être cachées », a-t-elle dénoncé.
L’avocate a également critiqué l’image d’Israël comme « seule démocratie du Moyen-Orient » : « Nous, Palestiniens, avons toujours affirmé que ce n’était pas vrai. Surtout lorsqu’il s’agit de prisonniers palestiniens morts sous la torture, il est impossible de chercher justice devant les tribunaux militaires ou civils israéliens. »
Francis a appelé les pays signataires des conventions internationales à rendre responsables les auteurs de torture. « Les principaux mécanismes doivent être la Cour pénale internationale et les procédures universelles de justice », a-t-elle insisté. Elle a cité la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne et d’autres pays, invitant ces États à poursuivre et juger les responsables israéliens à l’instar du procès d’Augusto Pinochet en Espagne.
Concernant le tribunal de Gaza, Francis a estimé que, bien qu’il ne soit pas officiel, il pourrait jouer un rôle fondamental. « Les messages extrêmement puissants qui en émaneront constitueront une base très importante pour le jugement d’Israël. Ce tribunal permettra aux rapporteurs spéciaux et à la CPI de recueillir des preuves et de convoquer des témoins, ce qui renforce son rôle crucial. Nous devons soutenir cette initiative », a-t-elle conclu.
*Traduit du turc par Ben Amed Azize Zougmore
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