AA / Istanbul / Berk Kutay Gokmen

Au moins 50 personnes ont été blessées lors d’un puissant séisme de magnitude 7,5 qui a frappé le nord-est du Japon lundi tard dans la nuit, avec un avertissement de nouvelles secousses, selon les médias locaux.

La majorité des blessés ont été signalés dans les préfectures d’Aomori et de Hokkaido, situées le long d’une importante fosse sismique où se produisent fréquemment de forts tremblements de terre, à mesure que la plaque Pacifique s’enfonce sous l’île de Honshu, a rapporté l’agence de presse japonaise Kyodo News.

Le fort séisme a également conduit à la suspension du rejet en mer des eaux usées contaminées par le nucléaire de la centrale accidentée de Fukushima Daiichi.

La magnitude du séisme avait initialement été mesurée à 7,6 avant d’être révisée à 7,5.

Les autorités ont averti que la région pourrait connaître un autre séisme d’intensité similaire ou supérieure dans les prochains jours, et le gouvernement a ordonné à des milliers de résidents de se préparer à une évacuation.

Le ministre de la Défense Shinjiro Koizumi a déclaré qu’une base militaire dans la ville de Hachinohe, à Aomori, la plus durement touchée, a été aménagée en centre d’évacuation et que des centaines de personnes y ont été transférées.

Dans un centre municipal de la ville de Hidaka, sur la côte pacifique de Hokkaido, plus de 200 personnes, dont des personnes âgées et de jeunes enfants, ont trouvé refuge, alors que la température atteignait -7,8 °C mardi matin dans la localité.

Pour la première fois, l’Agence météorologique japonaise a émis une alerte spéciale pour les zones côtières de Hokkaido et le littoral de Sanriku, couvrant 182 municipalités dans sept préfectures allant de Hokkaido à Chiba.

À la suite du séisme, survenu vers 23 h 15 heure locale lundi (14 h 15 GMT), Tokyo a émis des avertissements et des avis de tsunami, appelant la population à se mettre à l’abri. Ces alertes ont toutefois été levées par la suite.

Le séisme a été mesuré à une profondeur de 53,1 kilomètres au large de la préfecture septentrionale d’Aomori.

La Première ministre Sanae Takaichi a appelé les habitants à rester vigilants, à suivre les informations des autorités locales et à prendre des précautions, notamment en fixant les objets instables dans les habitations.

« Le gouvernement demande aux habitants de poursuivre leurs activités sociales et économiques tout en restant prêts à évacuer immédiatement en cas de nouvelles secousses », a déclaré Takaichi aux journalistes.

Les autorités ont également suspendu les cours dans plusieurs zones, tandis que les transports et l’approvisionnement en eau ont été perturbés dans les préfectures d’Aomori et de Hokkaido après le séisme.

Le secrétaire général du Cabinet, Minoru Kihara, a indiqué que 31 des quelque 80 patients d’un hôpital endommagé par le séisme à Mutsu, dans la préfecture d’Aomori, ont été transférés vers des établissements voisins.

La compagnie ferroviaire JR East a annoncé la suspension des services de train à grande vitesse sur la ligne du Tohoku Shinkansen entre Morioka, dans la préfecture d’Iwate, et Shin-Aomori, dans la préfecture d’Aomori, pour des inspections après le séisme.

Plus de 10 répliques modérées, d’une magnitude comprise entre 5,0 et 6,6, ont également été enregistrées dans les heures ayant suivi le séisme principal, selon l’Institut géologique américain (USGS).

Après le puissant séisme, des alertes au tsunami avaient été émises pour les préfectures d’Aomori, d’Iwate et pour la côte pacifique centrale de Hokkaido, ainsi que des avis pour les préfectures de Miyagi, de Fukushima et les côtes pacifiques ouest et est de Hokkaido.

Les vagues de tsunami les plus élevées observées ont atteint 70 centimètres dans la préfecture d’Iwate.

Par la suite, les alertes pour toutes les régions ont été rétrogradées au niveau d’avis, tandis que le séisme a également provoqué des coupures de courant dans environ 2 700 foyers à Aomori.

Le gouvernement a indiqué qu’environ 1 360 foyers dans les préfectures d’Aomori et d’Iwate ont également été privés d’eau en raison de canalisations endommagées.

Aucune anomalie n’a été signalée dans les centrales nucléaires de Hokkaido ni dans les préfectures du nord-est d’Aomori, de Miyagi et de Fukushima.

Toutefois, la compagnie d’électricité japonaise Tokyo Electric Power Company (TEPCO) a indiqué que le rejet en mer des eaux usées contaminées de la centrale de Fukushima Daiichi avait été interrompu lundi soir à la suite de l’émission d’une alerte au tsunami, selon la NHK.

Par ailleurs, bien que de l’eau ait également fui d’un bassin de stockage de combustible usé dans une usine de retraitement du combustible nucléaire à Rokkasho, village côtier du Pacifique dans la préfecture d’Aomori, celle-ci ne s’est pas propagée à l’extérieur du bâtiment.

* Traduit de l'anglais par Seyma Erkul Dayanc