Rutte : l’industrie turque fournit la capacité nécessaire à la dissuasion et à la défense de l’Alliance
- Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a déclaré : « Comme votre base industrielle de défense en Türkiye, plus de 3 000 entreprises, qui en constituent une partie, fournissent la capacité nécessaire à la dissuasion et à la défense. »
Brussels Hoofdstedelijk Gewest
AA / Bruxelles / Selen Valente Rasquinho, Serife Cetin et Ibrahim Hamdi Hacicaferoglu
Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a déclaré que le renforcement de la défense et de la dissuasion de l’Alliance dépendait autant du nombre de militaires que de la capacité des bases industrielles de défense, comme les plus de 3 000 entreprises en Türkiye, à fournir les moyens nécessaires à ces objectifs.
Rutte s’est exprimé devant la presse après la réunion des ministres des Affaires étrangères tenue au siège de l’OTAN à Bruxelles.
« Nous sommes confrontés à des dangers réels et durables », a-t-il déclaré, soulignant que la Russie, alors que l’hiver s’installe, ciblait de plus en plus le peuple ukrainien et ses infrastructures critiques, violait l’espace aérien des alliés, menait des cyberattaques et déployait des navires espions pour cartographier les infrastructures sous-marines.
Rutte a estimé que ces événements soulignaient la nécessité d’un état d’alerte inébranlable. « Nous devons continuer à répondre avec force, unité et détermination », a-t-il déclaré.
Affirmant que la priorité de la réunion du jour portait sur les investissements de défense, Rutte a indiqué : « Les ministres ont discuté de la planification en cours en vue d’établir une feuille de route crédible pour atteindre l’engagement pris au Sommet de La Haye de consacrer 5 % du PIB annuel à la défense. Cela nous permettra de développer et d’acquérir les capacités essentielles nécessaires à notre défense collective, y compris des systèmes avancés de défense aérienne. »
À propos de l’Ukraine, Rutte a déclaré : « J’accueille avec une grande satisfaction les efforts continus du président américain Donald Trump pour parvenir à une paix juste et durable. C’est essentiel pour résoudre ce conflit et nous soutenons le leadership des États-Unis dans cette initiative. »
Tout en soulignant qu’il était indispensable de continuer à soutenir militairement l’Ukraine pendant les négociations, Rutte a annoncé avoir reçu de nouveaux engagements de la part du Canada, de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Norvège et de la Pologne.
Rutte a précisé que plus des deux tiers des alliés s’étaient engagés dans le programme PURL (Prioritized Ukrainian Requirements List – Liste des besoins prioritaires de l’Ukraine) et que l’Australie et la Nouvelle-Zélande avaient également annoncé leurs contributions.
Indiquant que le total des engagements dans le cadre du PURL dépassait 4 milliards de dollars et que l’objectif de 5 milliards devrait être atteint pour l’année entière, Rutte a déclaré : « Ce flux d’aide est essentiel. Et j’appelle une fois encore chacun à accélérer ses engagements. »
S’adressant au président russe Vladimir Poutine, Rutte a déclaré : « Poutine pense pouvoir tenir plus longtemps que nous, mais nous ne reculons pas. Aujourd’hui, c’est une preuve supplémentaire qu’il se trompe. Nous renforçons notre soutien à l’Ukraine et augmentons la pression sur la Russie. Cela inclut des mesures visant à contrer la flotte fantôme russe et d’autres actions qui élimineront les dilemmes stratégiques du Kremlin. »
Le secrétaire général a ajouté : « L’OTAN est une alliance défensive. Nous le resterons. Mais n’oubliez pas que nous sommes prêts et déterminés à faire ce qu’il faut pour protéger nos 1 milliard de citoyens et sécuriser nos territoires. »
– Service militaire obligatoire
Rutte a répondu à la question d’un journaliste d’AA concernant le recours récent par plusieurs pays européens à des mesures telles que le renforcement des armées ou le rétablissement du service militaire obligatoire.
Il a souligné que la Russie consacrait environ 40 % de son budget national à la défense, soit près de 200 milliards de dollars par an, et a poursuivi :
« Ce pouvoir d’achat de 200 milliards est plus élevé que le nôtre en Europe en raison de la structure différente de nos économies. Ils consacrent actuellement près de 10 % de leur PIB à la défense. Le renforcement rapide des Forces armées russes signifie que nous devons réagir. Cela implique un engagement de 5 %, dont 3,5 % destinés à la défense de base. Cela concerne bien sûr les hommes et les femmes en uniforme, mais aussi la capacité de la base industrielle de défense à fournir ce qui est nécessaire. Plus de 3 000 entreprises de votre base industrielle de défense en Türkiye fournissent une part essentielle des capacités nécessaires à la dissuasion et à la défense. Mais la décision revient à chaque pays. »
Rutte a ajouté : « Certains pays appliqueront un service militaire obligatoire. D’autres débattront de ce sujet ou adopteront des modèles le rendant plus volontaire, comme les récentes décisions prises en Allemagne. »
– Négociations de paix en Ukraine
Interrogé sur le rôle que pourrait jouer l’OTAN dans d’éventuelles futures négociations de paix en Ukraine, Rutte a répondu : « Comme je l’ai déjà dit hier, si des questions liées à l’OTAN doivent être abordées dans le cadre d’un processus de paix, elles seront traitées séparément. »
Il a souligné l’importance de l’initiative américaine consistant à entrer en contact avec Moscou et Kiev pour les négociations de paix, affirmant qu’en tant que « pays le plus puissant du monde et pilier de l’OTAN », les États-Unis avaient la responsabilité de débloquer l’impasse de la guerre russo-ukrainienne et de montrer la voie à suivre pour d’autres États.
Rutte a déclaré qu’il fallait avancer étape par étape pour parvenir à la paix en Ukraine, ajoutant : « Mon équipe travaille en étroite coopération avec la Maison-Blanche, le Département d’État et tous les acteurs américains concernés afin d’apporter un soutien maximal à ce processus, car nous le jugeons essentiel. »
Il a souligné que tous les alliés s’accordaient sur la nécessité d’une Ukraine souveraine dotée de garanties de sécurité dans un éventuel scénario de paix, affirmant que, dans ces conditions, « la Russie n’oserait plus attaquer, sachant que la réaction serait dévastatrice ».
Rutte a rappelé que plus des deux tiers des alliés avaient contribué au programme PURL visant à fournir des équipements militaires américains à l’Ukraine, et qu’un ou deux autres pays travaillaient encore sur ce dossier. Il a ajouté que des alliés tels que les Pays-Bas, le Canada et l’Allemagne appelaient au partage de la charge.
Il a indiqué que le plan de l’Union européenne visant à utiliser les avoirs russes gelés pour fournir un prêt d’indemnisation à l’Ukraine avait été évoqué « de manière indirecte » lors de la réunion du jour, tout en précisant que ce dossier relevait du cadre de l’UE et que l’OTAN n’avait pas de position officielle sur la question.
Rutte a souligné que si le plan ne voyait pas le jour, il serait impossible d’abandonner l’Ukraine et que l’argent devrait lui être envoyé « d’une autre manière ».
– Montée en puissance de la Chine
En réponse à une question, Rutte a déclaré que le soutien de la Chine à la Russie était critique, tout en soulignant que ce pays renforçait également rapidement ses propres forces armées.
Il a ajouté : « Une chose est certaine : malgré l’absence de transparence, ils disposeront d’un millier d’ogives nucléaires d’ici la fin de cette décennie. Ils possèdent déjà plus de navires que les États-Unis. Ils disposent bien sûr d’une importante industrie de construction navale. Ils ont déjà une base industrielle de défense largement développée. Certaines des plus grandes entreprises mondiales du secteur de la défense sont désormais chinoises. »
* Traduit du turc par Serap Dogansoy
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