
Istanbul
AA / Istanbul / Burc Eruygur
Le Kremlin a déclaré, lundi, que la Russie devait d'abord analyser l'accord sur les minéraux signé le mois dernier entre l'Ukraine et les États-Unis avant de pouvoir faire un commentaire officiel.
Signé le 30 avril à Washington après plusieurs mois de négociations tendues — marquées notamment par un échange houleux dans le Bureau ovale en février —, cet accord, officiellement désigné comme un partenariat économique, prévoit la création d’un fonds commun d’investissement pour la reconstruction de l’Ukraine, financé en partie par les revenus issus de l’exploitation des ressources naturelles.
« L'accord en lui-même doit être analysé. Je ne connais pas le texte. Sans entrer dans les détails, il est impossible de commenter cet accord », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, aux journalistes à Moscou.
Interrogé sur une éventuelle rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et le président américain Donald Trump, Peskov a affirmé que Moscou jugeait une telle réunion « nécessaire ».
« Elle doit être préparée de manière appropriée, ce qui implique un travail à différents niveaux d'expertise. Cela nécessite des contacts continus entre Moscou et Washington, qui ont été amorcés et sont toujours en cours. Il n’y a toutefois rien de concret pour le moment », a-t-il précisé.
Peskov a également indiqué que la Russie espérait voir l’Inde et le Pakistan parvenir à un accord pour apaiser les tensions à leur frontière commune, ajoutant que Moscou suivait les développements dans la région avec « une grande inquiétude ».
Enfin, il a réagi au nouveau scrutin présidentiel organisé ce week-end en Roumanie, affirmant que « les électeurs ont été privés du droit de voter pour le candidat de leur choix ».
Pour rappel, le 24 novembre 2024, le premier tour de l’élection présidentielle roumaine avait été remporté par le candidat d’extrême droite Calin Georgescu. Mais la Cour constitutionnelle roumaine avait annulé les résultats ainsi que le second tour prévu pour le 8 décembre, estimant que le processus électoral avait été manipulé en faveur de Georgescu par une campagne soutenue par la Russie — une accusation rejetée par Moscou.
** Le rapport sur l’AfD en Allemagne suggère des « mesures restrictives »
Le porte-parole du Kremlin a également commenté le classement, vendredi dernier, du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) comme « groupe extrémiste avéré » par les services de renseignement allemands.
Peskov a estimé qu’il s’agissait d’une « affaire intérieure » à l’Allemagne, ajoutant que Moscou « n’a ni le droit ni l’intention d’interférer ».
Il a toutefois accusé l’Europe d’imposer des « mesures restrictives » contre les forces politiques qui « ne s’inscrivent pas » dans le courant dominant.
« Le paysage politique européen est rempli de diverses mesures restrictives visant les forces politiques et les individus dont les convictions ne correspondent pas au courant dominant », a-t-il déclaré.
Il a enfin indiqué que la Russie suivrait de près les paroles et les actions du chancelier désigné Friedrich Merz, ajoutant que ses récentes déclarations ne laissent pas présager une volonté ou une disposition à normaliser les relations bilatérales entre Moscou et Berlin.
* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba