AA / Paris / Ümit Dönmez

Le chercheur français Laurent Vinatier, détenu en Russie depuis 2024, est désormais visé par une accusation d’espionnage, une évolution judiciaire qui pourrait prolonger son incarcération bien au-delà de sa peine initiale.

Selon un document judiciaire cité par la presse française, une nouvelle audience est prévue le 25 août à Moscou. Le chef d’accusation, passible de vingt ans de prison, s’ajoute à la condamnation déjà prononcée en 2024 à son encontre, soit trois ans pour violation de la loi russe sur les « agents étrangers ». Il lui était reproché d’avoir collecté des informations sur l’armée sans s’enregistrer comme tel, conformément à la législation en vigueur.

Chercheur reconnu sur la Russie et les pays postsoviétiques, Laurent Vinatier travaillait comme conseiller auprès du Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse spécialisée dans la médiation des conflits. Son arrestation l’a rapidement placé parmi les ressortissants occidentaux retenus en Russie dans un contexte de tensions diplomatiques accrues avec l’Occident, sur fond de guerre en Ukraine.

Paris a immédiatement dénoncé une « manœuvre politique » et exige sa libération sans délai. Le ministère français des Affaires étrangères estime que Moscou instrumentalise cette affaire afin d’exercer une pression supplémentaire sur les capitales européennes et sur Washington.

Lors de son premier procès, Vinatier avait défendu son action en affirmant s’être toujours efforcé de « présenter les intérêts de la Russie dans les relations internationales », selon la presse française.

Alors que les discussions sur l’Ukraine occupent les sommets diplomatiques entre Washington, Moscou, Kiev et les Européens, l’affaire Vinatier s’ajoute à la liste des dossiers sensibles qui tendent davantage les relations franco-russes.