AA / Moscou /Elena Teslova

Deux véhicules blindés ukrainiens ont été détruits alors qu'ils tentaient de s'infiltrer sur le territoire russe, a déclaré, lundi, le ministère russe de la Défense.

Cinq "infiltrés" ont été tués lors de l'affrontement, indique un communiqué du ministère relatif à cet incident qui pourrait alimenter les tensions déjà vives entre les deux pays, ainsi qu'avec l'Occident.

"Des unités du district militaire du Sud ainsi qu'une unité de gardes-frontières du Service fédéral de sécurité de Russie ont fait obstacle à une violation de la frontière de l'État russe par une unité de reconnaissance et de sabotage provenant du territoire de l'Ukraine", indique le communiqué.

Selon le ministère, les véhicules blindés sont entrés en Russie "pour porter secours à des saboteurs" qui s'étaient déjà infiltrés sur le territoire du pays.

"Les deux véhicules ont été neutralisés. Cinq soldats des forces armées ukrainiennes ont été éliminés, il n'y a pas eu de victimes parmi les militaires russes", a-t-il précisé.

** Allégations de bombardements transfrontaliers

Le Service fédéral de sécurité russe (FSB) a signalé, plus tôt dans la journée, la destruction d'un poste de contrôle frontalier russe par un projectile tiré depuis le territoire ukrainien.

Samedi, le Comité des investigations russes a ouvert une enquête criminelle après ce qu'il a désigné comme le bombardement de la région de Rostov depuis l'Ukraine.

Selon les enquêteurs, des personnes non identifiées ont tiré des obus à partir de plusieurs rampes de lancement de missiles sur les zones frontalières du district de Tarasovsky.

Au moins deux missiles ont touché le sol à seulement 300 mètres de la localité de Mityakinskaya, ont indiqué les enquêteurs.

L'Agence Anadolu n'a pas été en mesure de vérifier la véracité de ces incidents. Les États-Unis ont affirmé que la Russie tentait de lancer des actes de provocation - des opérations sous faux drapeau - afin de justifier une éventuelle invasion.

Par ailleurs, les séparatistes pro-russes de la région ukrainienne de Donetsk ont affirmé qu'un groupe de saboteurs a fait exploser un entrepôt de roquettes et d'armes d'artillerie et a tenté d'atteindre la frontière russe.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a démenti que Kiev soit responsable d'une telle action militaire.

"La dernière chose qui nous intéresse, c'est d'aggraver encore la situation", a déclaré Kuleba au cours du week-end, à la suite d'informations faisant état de bombardements dans la région.

La semaine dernière, la tension s'est considérablement accrue dans l'est de l'Ukraine, avec des informations faisant état de la multiplication des violations du cessez-le-feu, de nombreux bombardements et de l'évacuation de civils des régions séparatistes pro-russes de Donetsk et de Louhansk.

L'administration américaine a accusé la Russie de déployer près de 150 000 soldats le long de la frontière ukrainienne et a affirmé qu'une attaque pourrait être imminente.

Moscou a constamment nié tout projet d'invasion de l'Ukraine, accusant au contraire les pays occidentaux de compromettre la sécurité de la Russie par l'élargissement de l'OTAN vers ses frontières.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj