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Rola Suleiman, première femme ordonnée pasteur dans l’Est du Liban (reportage)

C’est une première dans le monde arabe : Rola Suleiman a été ordonnée première femme pasteur, à la suite d'une décision du Synode évangélique national en Syrie et au Liban, chargé de la nomination et de la révocation des membres du clergé.

Hatem Kattou  | 23.05.2017 - Mıse À Jour : 24.05.2017
Rola Suleiman, première femme ordonnée pasteur dans l’Est du Liban (reportage)

Tunis

AA / Beyrouth / Rabii Damj

C’est une première dans le monde arabe : Rola Suleiman a été ordonnée première femme pasteur, et ce fin février dernier, à la suite d'une décision du Synode évangélique national en Syrie et au Liban, chargé de la nomination et de la révocation des membres du clergé.

Cette nomination est sans précédent au Moyen-Orient et dans ses différentes églises. Aucune femme n’a pu, auparavant, accédé à un poste aussi haut placé au sein de l’Église évangélique, où la hiérarchie est uniquement administrative, contrairement au cas des églises catholiques et orthodoxes.

Dans une déclaration accordée à Anadolu, Suleiman a indiqué que son service auprès de l’Église évangélique de Tripoli (Nord du Liban) consistait à préparer la messe du dimanche et à organiser les visites pastorales. Elle occupait toutes les fonctions d’un pasteur sauf le sacrement de baptême et la Communion.

« À l’origine, j’ai fait des études en théologie, et j’ai également obtenu un certificat de prédication. Ma nomination à la tête de l’Église évangélique de Tripoli s’est faite à la demande de la communauté paroissiale elle-même et à la suite de l’approbation du Synode évangélique. Cette décision est venue au bon moment et l’église locale de Tripoli fut la première à accepter le projet », a-t-elle ajouté.

Elle a expliqué que « cette décision a été prise à la suite d'un vote impliquant 24 membres. 23 personnes, pour la plupart des hommes, et y compris les pasteurs ont voté oui. Je ne pensais pas collecter autant de voix. Le résultat fut une surprise ».

Rola Suleiman est originaire de Syrie, et détient toujours la nationalité syrienne. Elle est née d’une mère libanaise et a grandi dans la ville de Tripoli, qui lui est si chère. Elle rejette d’ailleurs l’image que les médias véhiculent sur Tripoli en en faisant une ville de guerre et de terrorisme (Tripoli a été liée entre 2012-2015, à des affrontements entre des alaouites et des sunnites qui ont fait des dizaines de morts).

Suleiman a précisé que la communauté évangélique est minoritaire, en particulier celle du Levant rattachée au Synode national évangélique en Syrie et au Liban. La communauté dispose d’un certain nombre d’églises au Liban. À Tripoli, il y a deux églises l’une en ville et une autre à proximité.

«L’Église que je gère est de petite taille. Elle est composée de 32 familles, soit l’équivalent de 70 personnes engagées juridiquement et qui payent leurs impôts de façon annuelle », a-t-elle indiqué.

Suleiman a affirmé que la situation de la communauté évangélique est différente de celle des autres communautés chrétiennes. Elle a expliqué, dans ce sens que « l’Église permet le mariage des pasteurs et le recommande même, et ce dans le but de construire une famille chrétienne nouvelle. Les anciens ne sont pas tenus d’étudier la théologie, mais doivent servir l’Église. De ce fait, ils ont le droit d’exercer un autre métier. Une flexibilité que les autres églises refusent totalement ».

« Le nombre des fidèles de la communauté évangélique au Liban est relativement réduit. Ils sont environ 10 mille personnes sur 4 millions de Libanais. Ils sont répartis sur plusieurs régions mais se concentrent principalement au cœur du Mont-Liban, au district de Metn surtout », a avancé Suleiman.

Ceci revient essentiellement au fait que le Metn est le plus grand quartier de Beyrouth. L’Église des « quakers » a été la première à s’y installer depuis 1873. D’autres ont suivi pour atteindre 24 Églises et dont la plus grande est située à proximité du bureau du Synode évangélique.

Les croyances de la communauté évangélique se distinguent des autres communautés chrétiennes, dans la mesure où elle prie uniquement le Christ et refuse le culte de Marie en raison du fait qu’elle soit un être humain même si c’était elle qui a porté le Christ ».

Les églises évangéliques sont dépourvues d’images et de statues. « Il n’est pas admissible de prier devant une image ou une statue. La prière doit être individuelle. C’est pourquoi, les églises évangéliques ne sont agrémentées que par la croix symbole de la passion du Christ ».



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