Restriction de visa américain : Thierry Breton appelle l’UE à « réagir vite »
- « Si on laisse cet état de fait s’installer, ça voudrait dire que ceux qui vont me succéder […] seraient intimidés et empêchés de le faire », a-t-il averti, évoquant une « pente extraordinairement dangereuse »
Istanbul
AA / Istanbul / Ben Amed Azize Zougmore
Une semaine après le refus de son visa par les États-Unis, ainsi que celui de quatre autres personnalités européennes engagées dans l’encadrement des grandes plateformes numériques, l’ex-commissaire européen Thierry Breton a appelé, mardi, l’Union européenne à « réagir vite ».
« Si on laisse cet état de fait s’installer, ça voudrait dire que ceux qui vont me succéder […] seraient intimidés et empêchés de le faire », a-t-il averti sur la radio généraliste française RTL.
Estimant que la sanction prise par les Etats-Unis dépassait sa propre personne, affirme que « c’est surtout de l’Europe dont il s’agit ». « J’ai fait mon simple travail en tant qu’officiel européen. », martèle-t-il.
Il met en garde contre les conséquences d’une telle mesure : « Si on accepte que lorsqu’on est un commissaire européen, on soit ostracisé, blâmé et puni, parce qu’on a exercé le mandat qu’on vous a confié, alors on prend une pente extraordinairement dangereuse. »
L’ancien ministre appelle Bruxelles à ne pas rester passive et à « réagir vite » et « avec la plus grande fermeté » pour protéger l’autonomie des commissaires européens et garantir la souveraineté numérique de l’Europe.
Mardi dernier, les États-Unis ont annoncé, via son secrétaire d’État Marco Rubio, des sanctions à l’encontre de cinq Européens impliqués dans la régulation des plateformes numériques, accusés de contraindre les entreprises américaines à censurer certains « points de vue américains ».
Outre Thierry Breton, les personnes concernées incluent des responsables d’ONG spécialisées dans la lutte contre la désinformation et les contenus haineux : Imran Ahmed (Royaume-Uni), Clare Melford (Royaume-Uni), Anna-Lena von Hodenberg (Allemagne) et Josephine Ballon (Allemagne).
En France, cette annonce suscité une vive réaction de la classe politique, réaffirmant leur soutien à Thierry Breton.
Le président français Emmanuel Macron a notamment dénoncé « l’intimidation et la coercition à l’encontre de la souveraineté numérique européenne ».
Mercredi, L’Union européenne a, de son côté « fermement condamné » cette décision, décrivant la liberté d’expression comme un « droit européen fondamental et une valeur commune avec les États-Unis ».
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