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Représentant de l'Iran à l'ONU : le cessez-le-feu avec Israël offre une nouvelle opportunité pour la diplomatie

- « La diplomatie et le dialogue sont la seule voie pour résoudre la crise injustifiée sur le programme pacifique de l'Iran », déclare Amir Saeid Iravani

Merve Gül Aydoğan Ağlarcı  | 25.06.2025 - Mıse À Jour : 25.06.2025
Représentant de l'Iran à l'ONU : le cessez-le-feu avec Israël offre une nouvelle opportunité pour la diplomatie

Ontario

AA / Hamilton / Merve Aydogan

Le représentant de l'Iran auprès des Nations Unies a déclaré, mardi, que le fragile cessez-le-feu avec Israël offrait une nouvelle opportunité pour la diplomatie, affirmant que les efforts occidentaux pour forcer Téhéran à se soumettre avaient échoué.

« Nous sommes aujourd'hui plus proches de la diplomatie que nous ne l'avons jamais été auparavant », a déclaré Amir Saeid Iravani lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la non-prolifération, après 12 jours d'hostilités meurtrières entre Israël et l'Iran.

Arguant que cette dernière escalade prouvait l'échec des efforts d'intimidation déployés à l'encontre de l'Iran, il a déclaré que « la longue guerre à grande échelle qu'ils pensaient pouvoir mener pour contraindre l'Iran à une prétendue 'reddition inconditionnelle' et l'obliger à renoncer à son programme nucléaire pacifique par l'intimidation, les menaces et l'usage de la force, a échoué encore plus clairement qu'auparavant ».

« Cela prouve une simple vérité, encore plus clairement que jamais : la diplomatie et le dialogue sont la seule voie pour résoudre la crise injustifiée sur le programme pacifique de l'Iran », a-t-il déclaré devant le Conseil de Sécurité.

Iravani a dénoncé la participation d'Israël à la session, déclarant : « Légalement et juridiquement, Israël n'a pas le droit de prendre part à cette réunion. Ce régime n'a aucun lien avec l'ordre du jour de la réunion. Pas de résolution 2231 ou de PAGC », en référence à la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies, du 20 juillet 2015, approuvant le plan d'action global conjoint sur le programme nucléaire de l'Iran.

Il a également accusé Israël d’avoir commis une « agression criminelle », soutenue par Washington.

« Avec le soutien total des États-Unis, Israël a pris pour cible les installations nucléaires pacifiques, les civils et les infrastructures civiles de l'Iran », a-t-il déclaré, ajoutant que les attaques ont tué « des centaines d'innocents, dont des femmes, des enfants, des scientifiques nucléaires, des universitaires, des athlètes, des étudiants, des travailleurs humanitaires et des hauts responsables militaires. »

Réaffirmant que l'Iran est attaché à la non-prolifération, Iravani a déclaré que « l'Iran respecte le TNP (traité de non-prolifération nucléaire) et a soumis son programme nucléaire à la surveillance la plus rigoureuse de l'AIEA », ajoutant que Téhéran « reste attaché à la diplomatie et au règlement pacifique des différends ».


** Polémique entre la Russie et les États-Unis au sujet des frappes sur les installations nucléaires iraniennes

Le représentant de la Fédération de Russie, Vassily Nebenzia, s'est fait l'écho des objections de l'Iran à la participation d'Israël, déclarant : « Nous sommes quelque peu surpris par la demande d'Israël de participer à notre réunion, qui se tient sous le point de l'ordre du jour ‘Non-prolifération’. Nous voulons croire que cette décision laisse entrevoir une adhésion potentielle de ce pays au TNP, ce que le monde entier aimerait voir ».

Il a également condamné les frappes contre l'infrastructure nucléaire iranienne, les qualifiant de « défi direct et très dangereux à l'autorité du TNP », avertissant que de telles actions posaient « une menace réelle de retombées radiologiques qui pourraient affecter non seulement les Iraniens mais l'ensemble du Moyen-Orient ».

Nebenzia a déclaré que les États-Unis et Israël avaient violé la Charte des Nations unies, les résolutions du Conseil de sécurité, notamment les résolutions 487 et 2231, et le statut de l'AIEA. Il a également critiqué le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne pour leur soutien aux attaques, qualifiant leurs arguments diplomatiques d'« absolument impossibles à prendre au sérieux ».

La représentante des États-Unis, Dorothy Shea, a de son coté défendu les actions de Washington.

« Le 12 juin, le Conseil des gouverneurs de l'AIEA a déclaré l'Iran en situation de non-conformité pour ses nombreux manquements aux garanties nucléaires obligatoires », a déclaré Shea

Et de poursuivre : « Les États-Unis ne fermeront pas les yeux sur la non-conformité de l'Iran et la menace permanente pour la stabilité régionale », ajoutant que « le président (Donald) Trump a clairement réitéré qu'il est temps pour l'Iran de faire la paix. »


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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