Reporters sans frontières condamne la mort de journalistes à Gaza par Israël
- RSF affirme que l’armée israélienne a délibérément ciblé cinq journalistes et appelle à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU pour mettre fin aux tueries

Berlin
AA / Berlin
Reporters sans frontières (RSF) a vivement condamné les frappes israéliennes qui ont tué cinq journalistes à Gaza lundi, appelant à une action immédiate du Conseil de sécurité de l’ONU pour stopper ces assassinats.
L’organisation internationale de la presse a indiqué que cinq journalistes palestiniens ont été "délibérément visés" par l’armée israélienne lors des frappes sur le complexe médical Nasser à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza.
« RSF demande une nouvelle fois la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU pour mettre fin à ce massacre de journalistes », a déclaré l’organisation, rappelant que plus de 200 journalistes ont été tués par l’armée israélienne depuis octobre 2023, dont au moins 56 en raison directe de leur travail.
Le directeur général de RSF, Thibaut Bruttin, a fermement condamné la dernière attaque, soulignant qu’Israël cible délibérément les journalistes couvrant le conflit.
« Jusqu’où les forces armées israéliennes iront-elles dans leur effort progressif pour éliminer les informations venant de Gaza ? Combien de temps continueront-elles à défier le droit international humanitaire ? » a-t-il déclaré. « La protection des journalistes est garantie par le droit international, et pourtant plus de 200 d’entre eux ont été tués par les forces israéliennes à Gaza au cours des deux dernières années. »
L’organisation a rappelé que ces meurtres surviennent dix ans après l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU de la Résolution 2222, qui protège spécifiquement les journalistes en temps de conflit.
« Dix ans après l’adoption de la Résolution 2222 par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui protège les journalistes en période de conflit, l’armée israélienne en méprise l’application », a souligné Bruttin.
« RSF appelle à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU pour que cette résolution soit enfin respectée, et pour que des mesures concrètes soient prises afin de mettre fin à l’impunité pour les crimes contre les journalistes, protéger les journalistes palestiniens et permettre l’accès à la bande de Gaza pour tous les reporters. »
Le ministère de la Santé de Gaza a confirmé que 20 Palestiniens, dont des patients, des travailleurs de santé, des membres de la défense civile et des équipes de presse, ont été tués, tandis que plusieurs autres ont été blessés lors de l’attaque.
Le ministère a précisé que l’armée israélienne avait frappé le quatrième étage d’un des bâtiments du complexe avec deux frappes aériennes, notant que la seconde frappe a eu lieu alors que les équipes de secours arrivaient pour évacuer les blessés et récupérer les corps.
La télévision officielle palestinienne a rapporté que parmi les victimes se trouvait son caméraman Hussam al-Masri, tandis que la chaîne qatarie Al Jazeera a confirmé la mort de son photographe Mohammad Salama.
En effet, une source médicale citée par Anadolu a confirmé le décès de la photojournaliste Mariam Abu Dagga. Le photojournaliste Moaz Abu Taha a également été tué lors de la frappe israélienne ciblant l’hôpital.
Des sources médicales ont confirmé à Anadolu que Ahmed Abu Aziz, journaliste indépendant travaillant pour des médias tunisiens et marocains, est mort des suites de ses blessures causées par la frappe israélienne.
* Traduit de l'anglais par Adama Bamba