Renvoi en procès de Rachida Dati: Le gouvernement invoque « la présomption d’innocence »
-La ministre de la Culture et l’ancien patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, sont renvoyés devant le tribunal correctionnel pour des faits de trafic d’influence et de corruption.

France
AA/Nice/Feïza Ben Mohamed
Le gouvernement respecte « la présomption d’innocence » et continue « à travailler avec la ministre de la Culture, Rachida Dati, malgré son renvoi en correctionnelle, dans l’affaire Renault-Nissan, a déclaré mercredi la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, à la sortie du conseil des ministres.
« Nous respectons la présomption d’innocence », a-t-elle martelé à plusieurs reprises alors qu’elle était interrogée par la presse sur la position d’Emmanuel Macron face à la mise en examen, et le renvoi en procès de Rachida Dati.
Elle souligne néanmoins qu’il est nécessaire de respecter « les institutions, dont la Justice » et appelle à ce que chacun s’en tienne « à cette ligne ».
Ces déclarations interviennent alors que la ministre de la Culture a mis en cause, mardi soir à l’antenne de LCI, l’institution judiciaire en charge de l’enquête dont elle fait l’objet.
Assurant avoir « confiance dans ce qu’il en ressortira », Rachida Dati affirme que « certains instrumentalisent cette affaire de manière un peu honteuse ».
« Ils essaient de me mettre un genou à terre, je ne vais quand même pas mettre le deuxième » a-t-elle lancé.
Et de conclure: « je me défends, partout où je suis ».
Rachida Dati et Carlos Ghosn contestent les accusations dans ce dossier instruit depuis 2019 à Paris et aux lourds enjeux politiques, Rachida Dati étant l’une des principales figures du gouvernement de François Bayrou et potentielle candidate à la Mairie de Paris.
Carlos Ghosn est visé, quant à lui, par plusieurs mandats d’arrêts internationaux et interdit judiciairement de quitter le Liban.
Une première audience, prévue le 29 septembre, doit permettre de fixer la date du procès, qui pourrait se tenir après les élections municipales, prévues en mars 2026, d'après des médias locaux.
La ministre sera jugée pour « recel d’abus de pouvoir et d’abus de confiance », « corruption et trafic d’influence passifs par personne investie d’un mandat électif public au sein d’une organisation internationale », le Parlement européen.
Rachida Dati est, en effet, soupçonnée d’avoir perçu 900 000 euros, entre 2010 et 2012, pour des prestations de conseil actées dans une convention d’honoraires signée le 28 octobre 2009 avec RNBV (filiale de l’alliance Renault-Nissan), mais sans avoir réellement travaillé, alors qu’elle était avocate et députée européenne (2009-2019).
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