Reconnaître la Palestine avant sa création serait « contre-productif » (Première ministre italienne)
-« Je ne suis pas favorable à sa reconnaissance avant le début d’un véritable processus de constitution », a déclaré Giorgia Meloni au quotidien italien La Repubblica

Brussels Hoofdstedelijk Gewest
AA/Bruxelles/ Melike Pala
La Première ministre italienne Giorgia Meloni a estimé samedi que « ce n’est pas le bon moment » pour reconnaître un État palestinien, avertissant qu’une reconnaissance hâtive pourrait s’avérer contre-productive et occulter les problèmes non résolus.
Dans un entretien accordé au quotidien La Repubblica, Meloni a critiqué la récente décision de la France de reconnaître l’État de Palestine, la qualifiant d’«impulsive».
« Je crois que reconnaître un État palestinien alors qu’il n’existe pas réellement pourrait nuire à l’objectif. Si l’on reconnaît sur le papier quelque chose qui n’existe pas, le problème risque de paraître résolu alors qu’il ne l’est pas », a-t-elle déclaré.
Meloni a précisé avoir communiqué cette position à l’Autorité palestinienne, au président Emmanuel Macron et au Parlement italien.
« En tant que partisane de l’État palestinien, je ne suis pas favorable à une reconnaissance avant le début d’un véritable processus de constitution de cet État », a-t-elle insisté.
Ses propos ont provoqué de vives critiques de la part de l’opposition. Angelo Bonelli, député du parti Europe Écologie Les Verts, a qualifié ses déclarations de « graves et inacceptables», selon l’agence italienne ANSA.
« Dire que “ce n’est pas le moment” et que ce serait même “contre-productif”, alors que Gaza meurt de faim et sous les bombes, témoigne d’une soumission politique et morale totale au bourreau Netanyahu et à la droite israélienne », a dénoncé Bonelli.
« Ce n’est pas de la prudence, c’est de la complicité », a-t-il ajouté, appelant l’Italie à emboîter le pas des pays européens ayant reconnu l’État palestinien.
Depuis le 7 octobre 2023, l’armée israélienne mène une offensive d’une brutalité extrême sur la bande de Gaza, rejetant les appels internationaux à un cessez-le-feu. Plus de 59 600 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants, ont été tués.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.
Israël fait également l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice.
Traduit de l'anglais par Sanaa Amir
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