RDC : Abbas Kayonga et ses complices remis par l'ONU à la justice congolaise
- Ancien coordonnateur de la cellule de lutte contre la fraude minière, les combats ayant précédé son transfert ont fait sept morts

Congo, The Democratic Republic of the
AA/Kinshasa/Pascal Mulegwa
La mission onusienne en République démocratique du Congo (Monusco) a remis, dimanche après-midi, aux autorités de la province Sud-Kivu (Est) Abbas Kayonga, un chef de l’anti-fraude minière, dont les affrontements dans la matinée entre sa garde rapprochée et les militaires congolais ont fait sept morts, selon l’armée.
«Vers 14H30, accompagné de ses 16 complices, il a été remis par la Monusco à la disposition de la justice congolaises. Ils sont tous aux arrêts, en attendant leur procès qui débutera incessamment», souligne un communiqué officiel signé par le gouverneur de la province Sud-Kivu, Claude Nyamugabo.
Des combats ont éclaté vers 5H (3H GMT) entre l’armée congolaise et la garde rapprochée d’Abbas Kayonga, coordonnateur de la cellule de lutte contre la fraude minière, et qui a été suspendu de ses fonctions jeudi dernier par le gouverneur du Sud-Kivu pour «manquement grave».
«Les forces voulaient lui retirer sa garde et perquisitionner sa maison», a indiqué à Anadolu le maire de la ville de Bukavu, capitale du Sud-Kivu, Philémon Yogolelo affirmant que Kayonga a été transféré au parquet militaire.
Après plusieurs heures de combats, Abbas Kayonga s’est retranché dans une base de la mission onusienne (Monusco). Une «importante» cache d’armes a été découverte dans la concession de Kayonga et un cadavre d’homme, selon le porte-parole de l’armée au Sud-Kivu, le capitaine Dieudonné Kasereka.
Riche homme d’affaires, Kayonga était officier au sein des forces républicaines fédéralistes (FRF), un groupe armé qui défendait lors de la deuxième guerre du Congo (1998 – 2003) des Banyamulenge, un peuple Tutsi.
Mais le gouverneur Nyamugabo a indiqué dans son communiqué que les agissements de Kayonga et ses «complices» sont des actes «isolés» n’impliquant ni «de près ni de loin la communauté» Banyamulenge.
Selon Nyamugabo, les affrontements ont fait un mort et plusieurs blessés du côté assaillant et deux morts et 8 blessés du côté de l'armée congolaise.
Dans une déclaration à Anadolu , le porte-parole de l’armée au Sud-Kivu le capitaine Dieudonné Kasereka a indiqué que les combats ont fait sept morts, dont deux soldats, trois proches armés de Kayonga et deux civils «par balles».
Ces affrontements ont paralysé les activités socio-économiques tout l’avant-midi à Bukavu, où les marchés n’ont pas ouvert, selon des habitants.