Rassemblement à Paris contre le concert d’Eyal Golan, accusé d’incitation à la haine
- Des militants ont appelé à manifester ce jeudi contre la venue du chanteur israélien controversé.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Un rassemblement a eu lieu ce jeudi 15 mai, de 12 h à 14 h, devant le ministère de la Culture à Paris, pour protester contre le concert du chanteur israélien Eyal Golan, programmé le 20 mai au Dôme de Paris.
Par voie d’un communiqué, le collectif CAPJPO-EuroPalestine, soutenu par des députés de La France insoumise (LFI), a appelé à l’interdiction de cet événement, qualifiant Golan de « chanteur génocidaire ». Les organisateurs dénoncent notamment des propos tenus par le chanteur après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, où il aurait écrit sur les réseaux sociaux : « qu’il ne reste plus âme qui vive » à Gaza.
Le concert est organisé au profit du Maguen David Adom (MDA) France, branche française de l’organisation israélienne de secours. Les militants critiquent cette initiative, affirmant que le MDA est lié à l’armée israélienne, contrairement aux sociétés de la Croix-Rouge dans d'autres pays.
Eyal Golan est également une figure controversée en Israël. En 2013, il a été impliqué dans une affaire d'abus sexuels sur mineures, bien que les charges aient été abandonnées faute de preuves. Son père, Daniel Biton, a été condamné pour avoir organisé des rencontres entre son fils et de jeunes fans.
- Catastrophe humanitaire à Gaza
Pour rappel, Israël bloque, depuis le 2 mars, l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du Monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération". Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a réaffirmé qu’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".
Depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont causé la mort de près de 3000 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 53 000 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023 suite à une attaque du Hamas. La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.
Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.