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Rapport : en Inde, les musulmans sont menacés de persécution

- Les citoyens de confession musulmane sont définitivement privés de citoyenneté et risquent de venir apatrides et expulsables

Hajer Cherni  | 17.12.2020 - Mıse À Jour : 18.12.2020
Rapport : en Inde, les musulmans sont menacés de persécution

Ankara

AA / Ankara

Le Réseau sud-asiatique des droits de l'Homme a mis en garde mercredi, contre la répression visant la société civile et l'opposition en Inde, pays désormais classé dangereux pour la minorité musulmane.

C'est ce qui ressort d'un rapport annuel publié par le réseau et intitulé "La situation des minorités en Asie du Sud".

Le rapport en question a souligné que les politiques de la majorité nationale hindoue menées par le Parti du peuple indien (Bharatiya Janata), qui est dirigé par Narendra Modi, a accentué les répressions contre les musulmans le pays.

Le rapport indique, également, que le Registre national des citoyens (NRC), préparé par le gouvernement fédéral l'année dernière, a exclu près de deux millions de personnes de son registre de citoyenneté. Ces derniers, sont définitivement privées de citoyenneté et risquent de venir apatrides et expulsables.

"La loi sur la citoyenneté, récemment promulguée dans le pays, a ouvert la voie aux immigrants illégaux d'Afghanistan, du Pakistan et du Bangladesh pour obtenir la nationalité et interdit la naturalisation aux musulmans", précise le rapport.

En Inde, les défenseurs des droits humains, les acteurs de la société civile, les manifestants, les universitaires, les journalistes et les intellectuels libéraux, et tous les opposants sont constamment menacés de persécution.

Il est à noter que cette loi facilite aux immigrants en situation irrégulière de nationalité bangladaise, pakistanaise ou afghane d’être naturalisés en fonction de leur religion. Toutes les religions sont admises, sauf l’islam et les musulmans.

Les observateurs ont estimé que la nouvelle loi qui concerne les personnes persécutées dans le but de leur offrir un refuge, contredit les valeurs démocratiques et laïques de l'Inde, car cette "fraternité" est sélective et exclut les citoyens de confessions musulmane.

Des politiciens de l'opposition au Parlement et des manifestants dans plusieurs villes indiennes ont lancé un cri d'alarme contre ce projet de loi qualifié de raciste et discriminatoire. Pour eux, cette loi est "une véritable violation de la constitution laïque indienne".

Cette législation controversée contre les musulmans a réduit 200 millions de personnes de confession musulmane à des citoyens de seconde zone. Le gouvernement, dirigé par les nationalistes hindous est, en effet, accusé d'hindouiser cette région et de marginaliser davantage la minorité musulmane du pays.

Le gouvernement, dirigé par le Premier ministre Narendra Modi, a auparavant déclaré que "cette nouvelle réforme permettra aux minorités persécutées dans les pays musulmans de trouver refuge en Inde".

*Traduit de l'arabe par Hajer Cherni

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