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"Racisme" et "colonialisme" dénoncés dans le cortège de la manifestation contre la loi immigration à Paris

- Sur les différentes pancartes brandies par les manifestants, deux mots, ont particulièrement marqué la contestation, celui de « colonialisme » et de « racisme »

Feiza Ben Mohamed  | 05.02.2024 - Mıse À Jour : 06.02.2024
"Racisme" et "colonialisme" dénoncés dans le cortège de la manifestation contre la loi immigration à Paris

France

AA / Paris / Feïza Ben Mohamed

La marche des solidarités, partie samedi dernier de la Place de la République à Paris après avoir été rejointe par le cortège d’Urgence Palestine, a rassemblé plusieurs milliers de personnes.

Protestant contre la loi asile et immigration, dite "loi Darmanin", des collectifs de sans-papiers, des associations, des militants et de simples anonymes, ont défilé dans les rues de la capitale parisienne pour faire entendre leur opposition au texte promulgué fin janvier par le président Emmanuel Macron, après la censure de certaines dispositions par le Conseil constitutionnel.

Sur les différentes pancartes brandies par les manifestants, deux mots, ont particulièrement marqué la contestation, celui de « colonialisme » et de « racisme », comme l’a constaté la correspondante d’Anadolu sur place.

Avant le lancement de la marche, plusieurs prises de parole ont marqué les esprits, dont celles d’Omar Alsoumi, militant franco-palestinien et membre du collectif Urgence Palestine, et de Mariama Sidibé, porte-parole de la CSP 75 (coordination des sans-papiers), largement acclamés par une foule déjà chauffée aux chants de « c’est pas les immigrés, c’est pas les sans-papiers, c’est Darmanin qu’il faut changer ».

En tête de cortège, Omar Alsoumi, figure bien connue de la sphère militante parisienne, est revenu, sur la raison qui a conduit le cortège d’Urgence Palestine à rallier la marche des solidarités.

« Certains pourraient nous poser la question de savoir ce qu’on fait ici dans cette marche de solidarité contre la loi Darmanin, contre ces lois racistes. La réponse est simple: la lutte du peuple Palestinien est une lutte contre le racisme, contre le colonialisme et contre l’impérialisme et donc c’est naturel qu’on soit ici, ensemble, mobilisés, originaires du monde arabe, d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie, on sait ce que c’est que la colonisation, et si on est là ce n’est pas par hasard. C’est parce-que la France impérialiste a colonisé et détruit nos pays », a-t-il expliqué Place de la République.

Et de poursuivre: « La France impérialiste, colonisatrice s’est alliée à Israël et, aujourd’hui, ils portent un seul et même projet. Ce projet c’est de continuer l’accaparement de notre terre, l’accaparement de nos richesses. Ce sont eux qui créent la misère, qui nous jettent sur les routes de l’exil ».

Omar Alsoumi dénonce, par ailleurs, une Europe « devenue une forteresse qui détruit des vies et des peuples » et qu’il souhaite voir changer, et place ses espoirs sur « ce souffle qui vient de Palestine, du Sahel et de partout à travers le monde », pour promouvoir « des valeurs de justice, de solidarité et de lutte ».

Et ce « colonialisme » qui crispe tant, est également pointé du doigt par Mariama Sidibé du CSP 75 qui fustige « une loi de criminalisation » et « refuse » d’accepter cette loi « ni aujourd’hui ni demain ».

« Au moment où la France avait besoin de main d’œuvre, c’est elle qui partait chercher cette main d’œuvre et aujourd’hui on nous dit de dégager! C’est Macron et ses ministres qui doivent dégager! (…) Ils sont en train d’allumer le monde entier, ils croient qu’ils vont nous recoloniser, on refuse! Nous disons non à cette loi », s’écrie la militante.

Après ces deux prises de parole, le cortège a démarré dans une ambiance festive malgré un contexte politique très lourd pour ceux qui réclament « la régularisation de tous les sans-papiers » scandant jusqu’à l’arrivée « personne n’est illégal » ou encore « la loi Darmanin, on n’en veut pas ».

Pour rappel, la loi asile et immigration adoptée par le Parlement fin décembre, a été en partie censurée par le Conseil Constitutionnel, fin janvier, puis promulguée par Emmanuel Macron, venant ainsi durcir drastiquement les conditions d’accès au droit d’asile et de naturalisation.

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