AA / Rabat

Des sources de l'ambassade du Maroc à Kiev ont déclaré, lundi, que le jeune Marocain, Ibrahim Saadoun, est détenu dans l'est de l'Ukraine par une "entité non reconnue", en référence à la dite "République populaire de Donetsk".

La Cour suprême de Donetsk a condamné, jeudi, Saadoun et les ressortissants britanniques Sean Boehner et Aiden Aslin à la peine capitale pour avoir "soutenu les forces ukrainiennes" contre les forces russes et les militants séparatistes.

"Il (Saadoun) a été arrêté alors qu'il portait l'uniforme de l'armée d'État ukrainienne en tant que membre d'une unité de la marine ukrainienne", ont déclaré les sources à l'agence de presse officielle marocaine.

Elles ont ajouté qu'il "a confirmé dans ses déclarations qu'il a volontairement rejoint les rangs de l'armée ukrainienne", et indiqué qu'il est détenteur de la citoyenneté ukrainienne, " information confirmée par son père."

Les sources ont souligné que Saadoun est actuellement détenu par une entité qui n'est reconnue ni par les Nations unies ni par le Maroc (la République populaire de Donetsk).

La Russie a reconnu, en février dernier, les régions de Donetsk et de Louhansk, qui sont sous le contrôle des séparatistes fidèles à Moscou, comme des "États indépendants" de l'Ukraine, malgré un large rejet international.

Les autorités de la province séparatiste ont arrêté Saadoun en avril dernier. Son procès s'est ouvert le 6 juin et une condamnation à mort a été prononcée.

Le site marocain "Parlement.com" (privé) a rapporté que le père de l'étudiant marocain avait fait appel du verdict.

Dans une précédente déclaration au site, le père a nié tout lien entre son fils et l'armée ukrainienne, soulignant qu'il n'est qu'étudiant.

Il a déclaré que son fils "poursuivait ses études en Ukraine, et que c'est lui même qui s'est rendu, contrairement à ce qui est dit, puis il a été forcé de porter un uniforme militaire, et qu'il a été victime d'une supercherie après qu'ils lui ont fait croire qu'il devait être transféré à Kiev."

La Russie a déclenché, le 24 février, une offensive militaire contre son voisin ukrainien, qui a engendré une crise humanitaire, porté un coup aux secteurs alimentaire et énergétique dans le monde entier et incité de nombreuses capitales à imposer des sanctions économiques, financières et diplomatiques à Moscou.

La Russie affirme que les projets de l'Ukraine d'adhérer à l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) menacent la sécurité nationale russe, et exige qu'elle demeure neutre et abandonne ces projets, ce que Kiev considère comme une ingérence et une atteinte à sa souveraineté.

*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj