AA / İstanbul / Serdar Dincel

Le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed ben Mohammed Al-Ansari, a fermement condamné, samedi, les propos du Premier ministre israélien, qualifiés de « contraires aux normes les plus élémentaires de responsabilité politique et morale ».

Cette déclaration intervient après que le cabinet du Premier ministre israélien a partagé un message de Benyamin Netanyahu déclarant : « Après les atrocités du 7 octobre, le Premier ministre Netanyahu a défini la guerre de la Rédemption comme une guerre entre civilisation et barbarie. Il est temps que le Qatar cesse de jouer sur les deux tableaux avec son double discours et décide s’il est du côté de la civilisation ou du côté de la barbarie du Hamas. Israël gagnera cette guerre juste avec des moyens justes. »

En réponse, Al-Ansari a estimé que « présenter l’agression continue contre Gaza comme une défense de la “civilisation” fait écho à la rhétorique de régimes qui, à travers l’histoire, ont utilisé de faux récits pour justifier des crimes contre des civils innocents ».

Il a rappelé que le Qatar a œuvré, en coordination avec ses partenaires, pour faire avancer les efforts visant à stopper l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, à protéger les civils et à faciliter la libération de captifs détenus depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023.

« Une question légitime se pose : les 138 otages libérés l’ont-ils été grâce aux opérations militaires dites “justes”, ou bien grâce à la médiation que l’on critique et l'on sabote, désormais, injustement ? », a-t-il lancé.

Soulignant que les Palestiniens de Gaza subissent l’une des pires tragédies humanitaires de l’époque moderne, marquée par un siège asphyxiant et un manque cruel de médicaments et d’abris, Al-Ansari a demandé : « Est-ce vraiment ce modèle de “civilisation” que l’on prétend promouvoir ? ».

Depuis fin 2023, plus de 52 400 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza lors de l’offensive israélienne, selon des bilans locaux, la majorité étant des femmes et des enfants.

La Cour pénale internationale a émis en novembre des mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Par ailleurs, Israël fait l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice en lien avec sa guerre contre l’enclave.

* Traduit de l'anglais par Sanaa Amir