AA/Nice/Feïza Ben Mohamed

La Première ministre française, Élisabeth Borne, a apporté mardi, depuis Le Havre où elle est en déplacement, son « soutien » aux policiers tout en appelant à laisser la justice « faire son travail sereinement », après les propos polémiques du DGPN (directeur général de la police nationale), Frédéric Veaux.

Elle leur adresse également ses « remerciements » pour avoir été « très mobilisés (…) les mois précédents à l’occasion des mouvements sociaux, puis ces dernières semaines à l’occasion des violences urbaines ».

« Je pense qu’il faut que chacun ait conscience de la difficulté de leur mission. Ils ont dû faire face à des violences très fortes tout au long de ces émeutes urbaines » a-t-elle poursuivi.

Néanmoins, la cheffe du gouvernement souligne qu’il « y a une décision de justice et il faut que la justice puisse faire son travail sereinement ».

Élisabeth Borne s’aligne ainsi sur la ligne donnée lundi par le président Emmanuel Macron dans une interview à TF1 et France 2, et au cours de laquelle il a refusé de commenter les propos de Frédéric Veaux, tout en rappelant que « nul n’est au-dessus des lois », jouant ainsi les équilibristes sur un sujet hautement inflammable.

Pour rappel, le DGPN a estimé dans une interview publiée dimanche dans les colonnes du journal Le Parisien, « qu’avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison, même s’il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail ».

Cette prise de position met directement en cause le placement en détention d’un fonctionnaire de police à Marseille, mis en examen pour des faits de « violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique avec usage ou menace d’une arme ».

Il est soupçonné d’être lourdement impliqué dans le passage à tabac d’Hedi, 21 ans, laissé pour mort après un tir de flashball et des coups, à Marseille dans la nuit du 1er au 2 juillet dernier en marge des révoltes urbaines.