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Processus d'Astana : les développements à Idleb, un test pour la Russie

La coopération entre Ankara et Moscou à Alep, d'où les civils ont été évacués après plus de 4 mois de siège, a fait naître l'idée entre ces deux pays d'une coopération étendue sur toute la Syrie.

Selen Temizer, Levent Tok, Ayvaz Çolakoğlu  | 21.08.2019 - Mıse À Jour : 21.08.2019
Processus d'Astana : les développements à Idleb, un test pour la Russie

Ankara

AA - Ankara
Le Régime d'al-Assad, dont la Russie a été le pays garant lors du processus d'accord d'Astana, s'est emparé de toutes les zones de cessez-le-feu hormis Idleb. Loin de contenir les attaques du Régime syrien, la Russie l'a directement soutenu avec ses chasseurs à plusieurs reprises.

La Russie, plus grand soutien du Régime d'al-Assad depuis le début de la guerre civile, a endossé le rôle de pays garant au mois de décembre 2016 sur appel de la Turquie afin de procéder à l'évacuation des civils de la ville d'Alep, assiégée à l'époque par les forces du Régime.

La coopération entre Ankara et Moscou à Alep, d'où les civils ont été évacués après plus de 4 mois de siège, a fait naître l'idée entre ces deux pays d'une coopération étendue sur toute la Syrie.
Dans ce cadre, les autorités turques et russes se sont réunies à Nur Sultan, capitale du Kazakhstan, en janvier 2017 et ont ainsi démarré le processus dit "d'Astana".

Lors de la réunion du 4-5 mai 2017, la Turquie, la Russie et l'Iran, inclus en tant que pays garants, ont annoncé l'instauration de 4 zones de désescalade en Syrie.

Conformément à cet accord, un cessez-le-feu a été promulgué à Idleb, dans certaines zones d'Alep, de Hama et de Lattaquié, dans des régions situées dans le nord de la province de Homs, à la Ghouta Orientale ainsi que dans certaines régions situées dans le Sud de la Syrie (Deraa et Kuneitra).

C'est après l'apposition de sa signature en dessous de cet accord que démarre le test pour la Russie.

-La Russie a soutenu à l’aide de son aviation la progression de son allié
Malgré son rôle d’état-garant, la Russie a, à chaque fois, fermé les yeux devant les tentatives du Régime de Damas quand il profitait de la trêve pour étendre son emprise sur de nouveaux territoires. L'aviation russe a accouru, à de nombreuses reprises, au secours des forces du Régime d'al-Assad en difficultés face aux forces de l'Opposition.
Les attaques intenses des deux alliés ont permis au Régime de reprendre le contrôle de Homs en mai 2017, de la Ghouta Orientale en avril 2018 et des zones de désescalade situées dans le sud de la Syrie au mois de juin 2018.

Les civils expulsés de ces trois régions ses sont réfugiés dans la zone de désescalade d'Idleb, ce qui a fait grimper la population de cette province à 4 millions.
Lorsque le Régime a intensifié ses attaques en direction du Nord, la Turquie est intervenue pour empêcher un massacre et une catastrophe migratoire.
Le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe, Vladimir Poutine, se sont réunis dans la ville russe de Sotchi le 17 septembre 2018, et un accord complémentaire a été conclu concernant le renforcement du cessez-le-feu d'Idleb.

Cependant, malgré sa signature au dessous de ce nouvel accord, la Russie a continué de soutenir fortement son allié.
Selon les données fournies par une structure locale, le Centre de Coordination d'Intervention en Syrie, depuis ce second accord sur Idleb, les attaques du régime et de ses alliés ont poussé 945 mille 992 civils à l'exode.

Dans ce processus, la Turquie n'a pas cessé de rappeler à la Russie ses responsabilités en tant qu’Etat-garant.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a récemment indiqué être en contact avec les responsables russes afin de parvenir à instaurer un cessez-le-feu général à Idleb et à y rétablir la sérénité.

Le président russe, Vladimir Poutine, avait également déclaré, que "la Russie soutient les efforts de l'armée syrienne dans la lutte contre le terrorisme à Idleb".
- Un soutien ouvert d'envergure par voie terrestre

Même si auparavant, la Russie avait par endroit soutenu le Régime syrien, c'est la première fois qu'elle participe ouvertement à une intervention terrestre dirigée contre la zone de désescalade d'Idleb.
Selon les informations recoupées par le correspondant local de l'Agence Anadolu (AA), pas moins de 65 combattants russes participent aux affrontements qui se déroulent à proximité de Hama. Par ailleurs, des photos prises dans la province de Lattaquié montrent des membres des forces spéciales russes stationnés dans cette zone.
Dans un discours récent, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait indiqué que des unités militaires russes se trouvent dans la zone de désescalade d'Idleb et qu'elles agissent de concert avec l'armée syrienne.

Le porte-parole du Front de Libération Nationale, structure regroupant notamment en son sein l'Armée Syrienne Libre (ASL), Naci Mustafa, avait déclaré dans un reportage accordé le 19 juillet au correspondant d'Anadolu, que des soldats russes prenaient place en première ligne dans les combats, notamment à Hama.

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