AA / Gaza - Ankara / Joma Younis et Ahmed Asmar

Les patients palestiniens de la Bande de Gaza figurent parmi les victimes les plus durement touchées par le blocus étouffant d'Israël, les pénuries de médicaments essentiels et de fournitures médicales poussant désormais d'innombrables vies au bord de l'abîme.

La fermeture prolongée des points de passage, depuis le 2 mars, a privé les hôpitaux de ressources essentielles, menaçant de mort les personnes nécessitant un traitement, qu'il s'agisse de maladies chroniques ou de blessures de guerre.

Le ministère de la Santé de Gaza a mis en garde à plusieurs reprises contre la pénurie croissante de médicaments dans la Bande de Gaza, qui affecte les capacités déjà limitées des hôpitaux à soigner les malades.

** Grave pénurie de médicaments

Alaa Hilles, directeur du département de la Pharmacie hospitalière du ministère de la Santé à Gaza, a déclaré à Anadolu que plus de 37 % des médicaments essentiels et au moins 59 % des produits médicaux à usage unique ne sont pas disponibles dans les réserves de médicaments du ministère.

« Cette pénurie affecte directement tous les services médicaux, y compris les services d’oncologie et des maladies du sang », a également déclaré Hilles, notant que 54% des médicaments pour traiter ces maladies ne sont pas disponibles.

Il a également souligné un manque de plus de 24 % des médicaments nécessaires aux patients sous dialyse.

Le médecin palestinien a indiqué que le ministère de Gaza transmettait régulièrement des rapports sur les pénuries de médicaments aux groupes internationaux concernés, notamment le Comité international de la Croix-Rouge et l'Organisation mondiale de la Santé.

** Recherche d'alternatives

Dans le cadre de la pénurie actuelle de médicaments, le responsable de la santé a déclaré que le ministère cherchait des alternatives médicales pour faire face à la pénurie et réduire les complications pour les patients.

Il a toutefois précisé que ces alternatives ne sont pas toujours efficaces et que le fait de changer de médicament dans plusieurs cas peut représenter un risque pour la santé des patients.

** Mise en garde de l'ONU

L'ONU a souligné, lundi, les 50 jours qui se sont écoulés depuis qu'Israël a imposé un blocus total à l'aide humanitaire dans la Bande de Gaza, mettant en garde contre une détérioration rapide de la situation qui met en danger la vie des civils.

« Cela fait aujourd'hui 50 jours que les autorités israéliennes ont complètement bloqué l'arrivée de toute forme d'aide dans la Bande de Gaza », a déclaré le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, lors d'une conférence de presse.

Citant le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), Stéphane Dujarric a déclaré : « Depuis le début du mois de mars, pas un seul camion transportant de la nourriture, du carburant, des médicaments ou tout autre produit de première nécessité n'a été autorisé à entrer dans la Bande de Gaza, même si ces produits sont indispensables à la survie des gens ».

La semaine dernière, le bureau des médias du gouvernement basé à Gaza a mis en garde contre la pénurie de médicaments et la propagation de maladies parmi les habitants de l'enclave déchirée par la guerre.

L'armée israélienne a repris sa guerre génocidaire contre la Bande de Gaza le 18 mars, rompant l'accord de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers conclu le 19 janvier.

Au total, elle a tué plus de 51 200 Palestiniens à Gaza depuis octobre 2023.

Israël a interrompu l'acheminement de l'aide vers l'enclave le 2 mars, quelques heures après la fin de la première phase de l'accord de trêve, qui a duré 42 jours.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj