Pour le Hamas, la résolution américaine permettra d’atteindre les objectifs de l’occupation israélienne
- L'organisation estime que la résolution américaine ne répond pas aux revendications politiques et humanitaires du peuple palestinien, commentant l’adoption par le Conseil de sécurité du Plan d’ensemble du Président américain
Istanbul
AA / Istanbul / Mohammed Hamood Ali Al Ragawi
Le Hamas a déclaré mardi que la résolution américaine visant à mettre fin à la guerre israélienne contre Gaza « impose une tutelle internationale » à la bande de Gaza et « ne répond pas aux revendications politiques et humanitaires du peuple palestinien. »
Cette déclaration faite suite à l'adoption une résolution qualifiée d’« historique » par le Conseil de sécurité de l'ONU, lundi, par 13 voix pour et 2 abstentions (Russie et Chine), selon un communiqué de presse publié par l'ONU.
La résolution fait sien le Plan d’ensemble du Président américain Donald J. Trump visant à mettre fin au conflit à Gaza, en appelant toutes les parties à l’appliquer intégralement, notamment « en respectant le cessez-le-feu de bonne foi et sans délai. »
Le plan prévoit plusieurs mesures clés : la création d’un Conseil de paix et d’une Force internationale de stabilisation, la reprise complète de l’aide humanitaire, ainsi que la reconstruction et le développement de Gaza, cite le communiqué de l'ONU.
Le Hamas a affirmé que la résolution « ne répond pas aux revendications et aux droits politiques et humanitaires du peuple palestinien, en particulier dans la bande de Gaza, qui subit depuis deux ans une guerre d'extermination brutale et des crimes sans précédent commis par l'occupation terroriste, sous les yeux du monde entier. »
Dans son communiqué, le Hamas a précisé que la résolution « impose un mécanisme de tutelle internationale à la bande de Gaza, ce que notre peuple, nos forces et nos factions rejettent », en faisant référence au point visant la création d’une Force internationale de stabilisation.
Le Hamas a ajouté que cette décision « instaure un mécanisme visant à atteindre les objectifs de l'occupation (israélienne), objectifs qu'elle n'a pas réussi à atteindre malgré sa guerre d'extermination brutale », dont les effets et les répercussions « continuent de s'étendre et de persister malgré la déclaration de fin de guerre conformément au plan du président Trump ».
Le communiqué a considéré cette décision comme « une séparation de la bande de Gaza du reste des territoires palestiniens, une tentative d'imposer une nouvelle réalité qui ignore les constantes de notre peuple et ses droits nationaux légitimes, privant ainsi le peuple palestinien de son droit à l'autodétermination et à la création de son État avec Jérusalem pour capitale ».
Le mouvement a déclaré que « résister à l'occupation par tous les moyens est un droit légitime garanti par le droit international et les conventions internationales, et que les armes de la résistance sont liées à l'existence même de l'occupation. Toute discussion relative à la question des armes doit rester une affaire nationale interne, liée à un processus politique garantissant la fin de l'occupation, l'établissement de l'État et l'autodétermination. »
Il a soutenu que « confier des missions et des rôles à la force internationale dans la bande de Gaza, notamment le désarmement de la résistance, la prive de sa neutralité et la transforme en partie prenante au conflit, en faveur de l'occupation. », le communiqué ajoute que « toute force internationale, si elle est déployée, devrait être stationnée exclusivement à la frontière afin de séparer les forces et de surveiller le cessez-le-feu. »
Le Hamas a également affirmé que la force internationale doit « être placée sous la pleine supervision des Nations Unies et opérer exclusivement en coordination avec les institutions palestiniennes officielles, sans aucun rôle pour l'occupation, et doit œuvrer pour assurer l'acheminement de l'aide sans devenir une autorité de sécurité persécutant notre peuple et sa résistance. », en ajoutant que « l’aide humanitaire, les secours aux personnes touchées et l’ouverture des points de passage sont des droits fondamentaux de notre peuple dans la bande de Gaza ».
Le communiqué réaffirme que « les opérations d’aide et de secours ne peuvent plus être soumises à la politisation, au chantage et à des mécanismes complexes, compte tenu de la catastrophe humanitaire sans précédent engendrée par l’occupation, ce qui exige l’ouverture immédiate des points de passage et la mobilisation de toutes les ressources disponibles pour y remédier par l’intermédiaire des Nations Unies et de ses agences, notamment l’UNRWA ».
Le Hamas a appelé la communauté internationale et le Conseil de sécurité à « réaffirmer le droit international et les valeurs humanitaires, et à adopter des résolutions qui rendent justice à Gaza et à la cause palestinienne, par la cessation effective de la guerre d’extermination brutale dans la bande de Gaza, la reconstruction, la fin de l’occupation et la possibilité pour le peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination et d’établir son État indépendant avec Jérusalem pour capitale ».
Washington a soumis le projet de cette résolution prévoyant le déploiement d'une force multinationale à Gaza, compte tenu de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, en vigueur depuis le 10 octobre.
Le texte de la résolution précise qu’ « une fois que l’Autorité palestinienne aura scrupuleusement exécuté son programme de réformes et que la reconstruction de Gaza aura progressé, les conditions seront alors « peut-être » réunies pour que s’ouvre un chemin crédible vers l’autodétermination palestinienne et la création d’un État palestinien, précise le communiqué de l'ONU. »
* Traduit de l'arabe par Mariem Njeh
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