AA/Nice/Feïza Ben Mohamed

La préfecture de police de Paris a pris, mardi soir, un arrêté interdisant la manifestation prévue mercredi par un collectif de sportives pour protester contre l’interdiction du port du voile dans le sport.

L’appel à se mobiliser, invitait à se rassembler sur l’esplanade des Invalides, au moment où doit être examiné, au Palais Bourbon, le projet de loi dans lequel figure un amendement actant l’interdiction du voile pour les sportives.

La préfecture de police, qui assure craindre des « troubles à l’ordre public », ne manque pas de rappeler dans son communiqué de presse que « le port du voile islamique » est une « pratique interdite par le règlement de la Fédération française de football ».

« En gros, on n’a pas le droit de participer à des compétitions sportives en portant le voile, et on n’a pas le droit de se rassembler pour contester cette interdiction », déplore pour sa part le collectif des Hijabeuses, à l’origine de l’événement.

Elles estiment par ailleurs que « les arguments avancés par le Préfet ne reposent sur rien d’autre que des préjugés racistes et une confusion politique délibérément entretenue ».

« Il y a quelque chose de franchement ironique et hypocrite à prétendre défendre l’émancipation de certaines femmes tout en restreignant leurs libertés, y compris celle de manifester », poursuivent Les Hijabeuses.

Les organisatrices de la manifestation annoncent d’emblée avoir saisi le tribunal administratif afin de contester cette interdiction de manifestation dans le cadre d’une procédure en référé.

Cette décision de la préfecture est « arbitraire, injuste et complètement disproportionnée », dénoncent-elles en conclusion de leur communiqué.