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Port de Beyrouth : le principal point de chargement et de dédouanement libanais sous les cendres (Encadré)

- A travers lequel passent 70% des marchandises par voie maritime.

Mona Saanouni  | 05.08.2020 - Mıse À Jour : 05.08.2020
Port de Beyrouth : le principal point de chargement et de dédouanement libanais sous les cendres (Encadré)

Beyrut

AA / Beyrouth

Alors que le gouvernement libanais poursuit la recherche de solutions locales et internationales à ses crises économiques, monétaires et financières, qui s’accentuent depuis le dernier trimestre de l’année 2019, la déflagration « tragique » du port de Beyrouth est venue alourdir le fardeau de ce pays déjà épuisé et quasiment à plat.

Mardi, une explosion d’une puissance inouïe a secoué le port de Beyrouth, faisant au moins 100 morts et 4 mille blessés et générant de considérables dégâts matériels dans plusieurs quartiers de la capitale et de ses banlieues, selon le ministre libanais de la Santé, Hamad Hassan, et les correspondants d’Anadolu Agency.

L’explosion de ce mardi est venue approfondir les douleurs d’un pays qui souffre déjà d’une crise économique inédite (depuis la Guerre civile 1975-1990) et d’une polarisation politique aiguë, dans un paysage où s’interfèrent des protagonistes régionaux et internationaux aux visées opposées.

Selon des données disponibles sur le site électronique de la société « Port de Beyrouth », cette infrastructure est considérée comme le principal point de chargement et de dédouanement maritime au Liban. C’est à travers ce port que passent près de 70% du mouvement du commerce depuis et vers le Liban.

Depuis 1887, le port est devenu un centre de chargement et de dédouanement organisé, avec l’annonce des autorités ottomanes de l’octroi de concession du port à une compagnie ottomane. Cette concession a été renforcée ultérieurement lorsque la même compagnie avait obtenu des Douanes le droit exclusif de stockage et de chargement de toutes les marchandises en transit.

L’emplacement du port de Beyrouth est hautement stratégique, dès lors qu’il relie les marchés commerciaux de l’Asie, de l’Afrique et de l’Europe, ce qui signifie la réduction de la durée du voyage de navigation commerciale, en comparaison avec d’autres itinéraires.

Le port dispose d’une liaison directe avec 56 autres ports dans les trois continents, alors qu’il reçoit et exporte des marchandises en collaboration avec 300 ports à travers le monde.

Durant les années 2005-2018, le volume des marchandises passées par le port s’est accru à hauteur de 4,6% (moyenne annuelle), en passant de 4,48 millions de tonnes en 2005 à 8 millions de tonnes en 2018.

En 2018, le port a accueilli quelque 7,05 millions de tonnes de marchandises, soit 72% de l’ensemble des importations par voie maritime du pays, en contrepartie d’un million de tonnes d’exportations, qui représentent 78% de la totalité du volume des exportations.

En 2018, le nombre des navires marchands ayant réalisé des opérations de chargement ou de dédouanement de marchandises a atteint les 1872 navires. Cependant, le record remonte à l’année 2009 avec 2400 navires marchands.

L’année écoulée n’était pas la meilleure au plan financier pour le port de Beyrouth, à cause des développements économiques négatifs qui ont secoué le pays, et qui ont généré une baisse de la demande et de la consommation locales, et partant, une réduction notoire du commerce et d’échange de marchandises.

Il ressort des données fournies par le port que la totalité de ses recettes au titre de l’année 2019 n’a pas dépassé les 200 millions de dollars USD, en comparaison avec 313 millions USD en 2018, tandis que les recettes en 2005 n’avaient pas franchi la barre des 90 millions de dollars.

Dans une tentative rapide entreprise par les autorités, mardi, en vue de réduire et de limiter les pertes, le Conseil supérieur de la Défense au Liban, a recommandé d’équiper le port de la ville de Tripoli (nord) afin de pouvoir assurer les opérations d’importation et d’exportation par voie maritime.

Le Liban dispose de cinq ports officiels, dont le principal est celui de Beyrouth, à côté de Tyr, de Sidon, de Tripoli et de Jounieh, parallèlement à des ports spécialisés tels que Jieh et Chekka, réservés pour le déchargement de types particuliers de marchandises, à l’instar du carburant.

Après avoir inspecté les lieux de l’explosion du mardi, le directeur général de la Sûreté publique, le général Abbes Brahim, a déclaré aux médias : « Ce qui a explosé dans l’un des entrepôts du port sont des matériaux hautement explosifs et je ne peux pas anticiper les investigations ».

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