Polémique à bord du vol d’expulsion de Rima Hassan : une passagère filmée tenant des propos racistes
– Une femme franco-israélienne, présente sur le vol de retour de Rima Hassan expulsée par Israël, choque par ses déclarations contre les Palestiniens et ses insultes envers l’eurodéputée.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Une passagère d’un vol Tel Aviv-Paris, qui se trouvait à bord du même avion que l’eurodéputée Rima Hassan expulsée par Israël ce jeudi, a déclenché une vague d’indignation après la diffusion de deux vidéos où elle tient des propos qualifiés de racistes et violents.
Par voie de tweets accompagnés des extraits vidéos, le député apparenté LFI Aymeric Caron a dénoncé la prise de parole de cette femme, qu’il décrit comme « islamophobe d’extrême droite » et « soutien des assassins d’enfants palestiniens ».
Dans la première vidéo, filmée depuis l’avion, la femme multiplie les railleries à l’encontre de Rima Hassan, affirmant : « Elle est jetée comme une crevarde (…) avec des pieds blondinets qui ressemblent à un caniche ». Moqueuse, elle raconte avoir bravé l’interdiction de l’équipage pour s’approcher de l’eurodéputée, tout en agitant ostensiblement des symboles pro-israéliens. Elle conclut en évoquant la présence de « quatre petits m*rdeux d’Arabes » qu’elle accuse de semer le trouble dans l’appareil.
Dans une seconde vidéo partagée par le député, la même femme tient un discours encore plus radical. Face caméra, elle affirme : « Je n'ai zéro compassion pour les Palestiniens, que ce soit les hommes, les femmes ou les enfants. »
Elle accuse les familles palestiniennes d’armer leurs enfants « à 3, 4, 5 ans » et de les préparer à devenir « les futurs terroristes de demain », concluant : « Vos enfants sont un danger pour nos enfants et nos petits-enfants. »
Les vidéos ont provoqué une vive émotion sur les réseaux sociaux, nombre d’internautes dénonçant un discours de haine assumé, empreint de mépris de classe, de racisme et de violence.
Pour Aymeric Caron, cette femme incarne le profil de certains soutiens radicaux d’Israël, qu’il qualifie d’« islamophobes d’extrême droite » qui voient Israël comme « un lieu de bronzage » et soutiennent un « génocide des Palestiniens ».
Cette séquence intervient dans un contexte particulièrement tendu, au lendemain du retour en France de Rima Hassan. L’eurodéputée avait été placée en détention et à l’isolement par Israël après sa participation à la « flottille de la liberté », une mission maritime humanitaire en direction de Gaza. À son arrivée à Paris, un important rassemblement de soutien s’était tenu place de la République, dénonçant son expulsion et saluant son engagement en faveur du peuple palestinien.
- Situation humanitaire à Gaza
Depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont causé la mort de plus de 5 000 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 55 000 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023, suite à une attaque du Hamas. La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.
Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.
Par ailleurs, Israël bloque, depuis le 2 mars, l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Quelques autorisations minimes de passage de l'aide humanitaire ont été accordées, mais celles-ci demeurent largement insuffisantes pour répondre aux besoins de la population gazaouie.
Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un « effondrement total » de l’aide humanitaire et dénoncent « l’un des pires échecs humanitaires de notre génération ». Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a réaffirmé qu’« aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza ».