
Istanbul
AA / Varsovie / Jo Harper
La décision de l'Allemagne de mettre en place des contrôles à toutes les frontières terrestres est inacceptable, a déclaré, mardi, le premier ministre polonais, Donald Tusk.
« De telles actions sont inacceptables du point de vue polonais », a déclaré Donald Tusk mardi à Varsovie, lors d'une réunion des chefs des missions diplomatiques polonaises.
Il a déclaré que les actions de Berlin signifiaient « de facto une suspension à grande échelle de l'espace Schengen ». L'espace Schengen comprend 25 des 27 États membres de l'UE et d'autres pays, et permet de circuler librement entre eux sans contrôle aux frontières.
L'Allemagne a décidé d'instaurer des contrôles aux frontières de manière temporaire, dans le cadre de sa lutte contre la migration irrégulière et la menace de l'extrémisme. La ministre de l'intérieur, Nancy Faeser, a annoncé, lundi, que les contrôles aux frontières terrestres débuteraient le 16 septembre et dureraient six mois.
Le pays partage une frontière terrestre avec les Pays-Bas, la Belgique, le Danemark, le Luxembourg, la Suisse, l'Autriche, la France, la République tchèque et la Pologne.
« La Pologne n'a pas besoin de renforcer les contrôles à sa frontière, mais de renforcer la participation de pays tels que l'Allemagne à la surveillance et à la sécurisation des frontières extérieures de l'Union européenne », a déclaré Tusk.
Et d'ajouter : « Dans les prochaines heures, nous contacterons d'autres pays qui seront affectés par les décisions de Berlin, afin de mener des consultations urgentes sur l'action de l'Union européenne dans ce domaine. J'espère que nous en discuterons dans l'esprit de l'Union européenne ».
« La Pologne n'a besoin de personne pour lui faire la leçon sur cette question. Nous avons été le pays le plus cohérent lorsqu'il s'est agi de mettre en garde contre des décisions imprudentes concernant à la fois l'Ukraine, la Russie et la politique migratoire », a affirmé le premier ministre polonais.
« Nous serons les garants que cette politique ne se transformera jamais en politique xénophobe. Nous avons entrepris une tâche difficile et la Pologne s'en acquitte bien. Nous ne tombons pas dans le piège du populisme ou des tendances autoritaires, mais en même temps nous ne succombons pas au mythe selon lequel la démocratie et les droits de l'homme sont en conflit avec la politique dure de l'État lorsqu'il s'agit de défendre la frontière », a conclu Tusk.
Le gouvernement allemand du chancelier Olaf Scholz s'est efforcé de trouver des moyens de freiner l'immigration face à l'inquiétude de l'opinion publique et à la suite d'une attaque meurtrière au couteau survenue le mois dernier dans la ville de Solingen. Trois personnes ont été mortellement poignardées lors d'un festival de rue dans cette ville de l'ouest du pays.
Par ailleurs, l'AfD est devenu, au début du mois, le premier parti d'extrême droite depuis la Seconde Guerre mondiale à remporter les élections régionales en Thuringe, après avoir fait campagne sur le thème de l'immigration.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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