Pollution: Renault rappellera 15 000 véhicules
Le constructeur automobile français s'engage à rappeler ses véhicules pour la vérification de leur conformité aux normes d'émissions polluantes, annonce Ségolène Royal.

Paris
AA - Paris - Bilal Muftuoglu
Le groupe Renault rappellera 15 000 véhicules pour la vérification de leur conformité aux normes d'émissions polluantes, a annoncé mardi la ministre française de l'Ecologie Ségolène Royal.
Le constructeur automobile français s'est ainsi engagé à "régler correctement" ses voitures "pour que le système de filtration fonctionne", a précisé la ministre, dans son intervention sur la radio RTL.
Le groupe faisait l'objet des allégations depuis la semaine dernière selon laquelle ses véhicules dépassent les normes d'émissions polluantes, notamment en raison de l'écart entre les émissions réelles et normalisées. Il avait par ailleurs rencontré une commission officielle lundi, créée à la demande de Ségolène Royal, tout en annonçant un "plan tecnique" qui permettra selon le groupe français, "de réduire l'écart entre les émissions dans des conditions réelles et les émissions normalisées".
Saluant le "souci de transparence" de Renault, Royal a assuré que les vérifications ne dureront pas longtemps, dès lors qu'"il faut une demi-journée" pour régler correctement un moteur.
La ministre a aussi reconnu que les tests d'émissions menés jusqu'aujourd'hui "n'étaient pas suffisants" car "c'était des tests statiques et qu'il faut les faire en conduite réelle et quelle que soit la température extérieure".
Par ailleurs, Royal a soutenu que la marque française n'était pas la seule à ne pas respecter les normes d'émissions polluantes, sans pourtant donner des noms.
"Pour être juste à l'égard de Renault, je voudrais dire qu'il y a d'autres marques qui dépassent les normes", a affirmé la ministre de l'Ecologie. Et d'ajouter avec satisfaction: "Les dirigeants de ces entreprises ont accepté aussi de venir s'expliquer devant la commission".
Le constructeur automobile français était devenu la cible des accusations de fraude aux émissions après des perquisitions menées sur ses sites la semaine dernière par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), comme dans le cas du scandale de Volkswagen.
Renault avait par ailleurs annoncé décembre dernier un plan d'investissement de 50 millions d'euros pour réduire l'écart entre les émissions de NOx (oxydes d'azote) de ses voitures "Espace" en situation d'homologation et en situation réelle. Ces voitures recrachent 25 fois plus de NOx que le plafond autorisé par les réglementations européennes.