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Plus de 200 organisations demandent la suspension immédiate de l’accord d’association euro-israélien

- Dans une lettre envoyée par des organisations non gouvernementales du monde entier aux hauts responsables de l'Union européenne

Esra Taşkın, Ahmet Kartal  | 19.03.2024 - Mıse À Jour : 19.03.2024
Plus de 200 organisations demandent la suspension immédiate de l’accord d’association euro-israélien

Ile-de-France

AA / Paris / Esra Taskin

Plus de 200 organisations non gouvernementales à travers le monde ont appelé ce mardi à la suspension immédiate de l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël, qui donne à Tel-Aviv des privilèges sur le marché européen.

C'est ce qui ressort d'une lettre publiée sur son site Internet par le Réseau international du Comité pour l'abolition des dettes illégales, signée par plus de 200 organisations non gouvernementales, et appelant les hauts responsables de l'Union européenne à suspendre l'accord susmentionné.

La lettre souligne la nécessité pour les parties de respecter les droits de l’homme et les principes démocratiques conformément aux articles sur les "éléments essentiels" de l’accord d’association UE-Israël.

Elle a souligné qu'"Israël n'a pas respecté les éléments fondamentaux" de l'accord de partenariat susmentionné et a exigé une suspension immédiate de l'accord en raison des "violations des droits de l'homme commises par l'État d'Israël".

"Nous condamnons catégoriquement toutes les violations du droit international, en particulier les meurtres de civils, et nous appelons les autorités compétentes à enquêter sans délai", a ajouté la même source.

"À la suite des attaques israéliennes sur la bande de Gaza, de nombreuses victimes sont tombées, les infrastructures civiles ont été détruites et la majorité de la population de Gaza a été déplacée", a expliqué la lettre.

Et de poursuivre : "Le système de santé à Gaza s'est effondré, les hôpitaux ont été bombardés et détruits et le personnel médical a été tué".

Elle a souligné que les habitants de Gaza courent le risque de mort et de faim à cause des maladies infectieuses, ajoutant : "Cette situation est le résultat du bombardement de Gaza, du refus d'Israël d'accéder à la nourriture, à l'eau, au carburant, aux médicaments et à l'aide humanitaire, et de la destruction du système des eaux usées".

La lettre fait également état d'une "violation claire et documentée des droits de l'homme" des Palestiniens dans la bande de Gaza, déclarant que "les violations des droits de l’homme par le gouvernement israélien n’ont pas commencé en octobre 2023" et que le Conseil des droits de l’homme des Nations unies "a conclu que de graves violations des droits de l’homme avaient eu lieu dans la région avant cette période".

La lettre des organisations souligne que "la propagation des colonies illégales en Cisjordanie constitue une violation des droits de l'homme".

Elle a souligné que cette situation conduit à la saisie de terres privées appartenant aux Palestiniens et à la discrimination contre les Palestiniens déplacés de force, en plus de l'impunité des colons impliqués dans des actes de violence et des forces de sécurité israéliennes qui y ont participé.

Elle a noté que l'économie israélienne continue de bénéficier d'un accès privilégié au marché de l'Union européenne "malgré les violations avérées des droits de l'homme".

En raison des attaques israéliennes continuelles sur Gaza, en février dernier, l’Espagne et l’Irlande ont appelé à une "révision urgente" de l’accord commercial qui accorde à Israël de nombreux privilèges sur le marché de l’Union européenne.

Israël a lancé une offensive meurtrière contre la bande de Gaza à la suite d'une attaque du Hamas contre l'État hébreu, le 7 octobre 2023. Les bombardements israéliens qui ont suivi l’opération du mouvement de résistance palestinien ont tué et blessé plusieurs milliers de Palestiniens, provoquant d’énormes destructions et une pénurie de produits de première nécessité.

Pour la première fois depuis sa création en 1948, Israël est accusé de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations unies, à cause de ses opérations militaires à Gaza. Un arrêt rendu en janvier par la CIJ a ordonné à Tel-Aviv de prévenir la réalisation d'actes susceptibles d'être considérés comme génocidaires et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza.

* Traduit de l'arabe par Mounir Bennour.

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