Piratage du ministère de l’Intérieur : un suspect de 22 ans interpellé à Limoges
- Un homme de 22 ans a été interpellé mercredi à Limoges dans l’enquête sur le piratage des serveurs du ministère de l’Intérieur, ayant conduit à l’extraction de données issues de fichiers de police, selon des sources concordantes
Istanbul
AA / Istanbul / Serap Dogansoy
Un suspect de 22 ans a été interpellé ce mercredi près de Limoges (Haute-Vienne) dans le cadre de l’enquête sur le piratage des serveurs du ministère de l’Intérieur, ont indiqué des sources concordantes, information confirmée par le parquet.
Né en 2003 et déjà connu des services de justice, l’individu a été condamné en 2025 pour des faits similaires, selon les mêmes sources. Son interpellation est intervenue dans le cadre d’une enquête ouverte par la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris, notamment pour atteinte à un système de traitement automatisé de données. Placé en garde à vue, celle-ci peut durer jusqu’à 48 heures.
Vendredi dernier, les serveurs du ministère de l’Intérieur ont fait l’objet d’une intrusion informatique, qualifiée de « très grave attaque » par le ministère, qui en a confirmé l’existence mardi. Selon les autorités, des fichiers sensibles ont été consultés, notamment le Traitement des antécédents judiciaires (TAJ) et le Fichier des personnes recherchées (FPR). Près d’une centaine de fiches issues du TAJ auraient été extraites.
Le TAJ regroupe des informations issues des enquêtes de la police et de la gendarmerie, incluant notamment des données relatives aux victimes et aux témoins. Le FPR centralise, pour sa part, des signalements concernant notamment des personnes recherchées, des interdictions de territoire ou des disparitions inquiétantes.
Un groupe de pirates informatiques a revendiqué cette attaque, sans fournir de preuves, affirmant avoir accédé à des données concernant plusieurs millions de personnes issues de fichiers de police.
Selon le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, l’intrusion pourrait être liée à des manquements aux règles de sécurité informatique, certains agents ayant échangé des mots de passe en clair par courriel. L’Office anti-cybercriminalité (Ofac) a participé à l’identification du suspect, dont l’interpellation a été menée avec l’appui de la BRI afin d’éviter toute disparition de données, selon une source proche du dossier.
