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Pays-Bas : recul de l’extrême droite, essor du centre aux législatives

- Le parti libéral D66 et l’extrême droite de Geert Wilders arrivent à égalité aux législatives anticipées. Le centre progresse, rendant nécessaire une coalition à plusieurs partis

Feyzullah Yarımbaş  | 30.10.2025 - Mıse À Jour : 30.10.2025
Pays-Bas : recul de l’extrême droite, essor du centre aux législatives

Ankara

AA / Ankara / Feyzullah Yarimbas

Le Parti pour la liberté (PVV) d'extrême droite, dirigé par Geert Wilders, a perdu des voix, lors des élections législatives anticipées qui se sont tenues hier aux Pays-Bas, tandis que les partis traditionnels du centre et de la droite du spectre politique se sont renforcés. Le résultat est un parlement très fragmenté, où au moins quatre partis devront former une coalition pour obtenir la majorité absolue.

Selon les premiers résultats, qui ne sont pas encore définitifs, mais qui ont été comptabilisés à plus de 98 %, les libéraux du parti les Démocrates 66 (D66) et l'extrême droite du PVV ont terminé à égalité avec 16,7 % des voix chacun, l'écart entre les deux partis étant inférieur à 3 000 voix. Ainsi, dans un parlement de 150 sièges, le D66, en tête, et le PVV, qui le suit de près, disposeront chacun de 26 sièges.

Le D66, qui a créé la plus grande surprise de ces élections, a augmenté son score de plus de 10 points par rapport aux élections précédentes organisées il y a deux ans, tandis que le PVV, dirigé par Wilders, hostile à l'islam, a perdu environ 7 points.

Le D66, dirigé par Rob Jetten, a déclaré pendant la campagne électorale qu'il souhaitait un gouvernement de coalition excluant l'extrême droite et incluant les partis de centre-droit et de gauche, et s'est opposé aux politiques du gouvernement au Parlement qui soutiennent inconditionnellement Israël.

Le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD), dirigé par Dilan Yesilgoz, qui s'est présenté aux élections en tant que principal partenaire du gouvernement minoritaire, a perdu plus d'un point et s'est classé troisième avec 14,1 %, tandis que la Gauche verte (GL-PvdA), le parti travailliste de centre gauche, a perdu 3,2 points et s'est classé quatrième avec 12,5 %.

Le Parti chrétien-démocrate (CDA), dont le nom est évoqué dans les formules de coalition possibles, a créé une autre surprise électorale en augmentant ses voix de 8,4 points et en se classant cinquième avec 11,7 %.

Selon les résultats encore provisoires, le parti conservateur et libéral JA21 arrive en sixième position avec 5,9 %, le parti d'extrême droite, le Forum pour la démocratie FvD, en septième position avec 4,5 %, le parti populiste, Le Mouvement agriculteur-citoyen BBB, en huitième position avec 2,6 % et le parti DENK, dont la majorité des membres sont turcs et musulmans, en neuvième position avec 2,4 %, conservant ainsi son score. Avec ce résultat, le DENK a conservé ses trois sièges au Parlement.

Selon ces résultats, une coalition d'au moins quatre partis sera nécessaire pour obtenir la majorité absolue au Parlement. Les observateurs politiques estiment que, même si les coalitions incluant des partis de centre-droit ou du centre sont les plus probables, le processus de formation d'un gouvernement sera difficile et que de nouvelles élections sont également possibles.

Aux Pays-Bas, 223 jours après les dernières élections législatives du 22 novembre 2023, le gouvernement de coalition d'extrême droite et de centre droit, que le leader raciste et islamophobe Geert Wilders avait présenté dès le premier jour comme la seule option possible, est tombé en juin 2024 lorsque le parti de Wilders s'est retiré du gouvernement, entraînant la décision d'organiser des élections anticipées.


* Traduit du turc par Serap Dogansoy

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