AA / Paris / Ümit Dönmez

La France et l’Allemagne ont appelé vendredi à Toulon, dans le sud de la France, à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza et réaffirmé leur soutien à une solution à deux États, jugeant le « bilan humain insupportable ».

« Le désastre humain dans la bande de Gaza est intolérable », a déclaré le Président français Emmanuel Macron, rappelant que « l’état de famine qui a été déclaré par les Nations unies est très clairement le résultat du blocage de l’aide humanitaire ». Le chef d'État français a insisté sur la nécessité de « cesser le combat, reprendre les accès humanitaires et l’aide aux populations civiles et obtenir un chemin de paix qui soit un chemin politique de discussion ».

« Le cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, là aussi une paix durable pour Israël comme pour les Palestiniens et la région ne peuvent être assurés que si une solution politique est mise sur la table dans le cadre d’une solution à deux États », a poursuivi le chef de l’État français.

Une source à l’Élysée a indiqué à Anadolu que la séquence de Toulon doit marquer « un moment de relance décisif » pour la relation bilatérale, en particulier sur les dossiers internationaux sensibles. La même source a précisé que Paris et Berlin sont « choqués par le bilan humain insupportable » et réaffirment « leur soutien indéfectible à l’Autorité palestinienne » ainsi qu’à la perspective d’un État palestinien viable aux côtés d’Israël.

Emmanuel Macron a par ailleurs salué la décision de Friedrich Merz de suspendre toute exportation d’armements susceptibles d’être utilisés à Gaza. « Je veux ici dire combien le chancelier a pris la décision très courageuse de cesser toute exportation d’armement susceptible d’être utilisé à Gaza », a-t-il affirmé, affirmant que « la France avait pris le même engagement il y a plus d’un an ».

Les deux dirigeants ont souligné que cette position doit être « rejointe par le plus grand nombre » afin de créer une dynamique internationale crédible.

Cet appel franco-allemand, à l'issue Conseil franco-allemand des ministres, intervient alors que les agences onusiennes confirment la famine dans le nord de Gaza et que les opérations militaires israéliennes se poursuivent dans Gaza-Ville. Le Programme alimentaire mondial (PAM) alerte notamment sur une famine touchant prioritairement les femmes et les enfants.

Pour rappel, selon les autorités sanitaires de Gaza, plus de 63 000 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes depuis le début du conflit en octobre 2023, dont la majorité sont des enfants et des femmes, tandis que des centaines de civils ont été abattus dans des zones de distribution d’aide humanitaire ces derniers mois. Ces événements interviennent dans un contexte humanitaire dramatique à Gaza, au moment où retentissent les appels internationaux pour un cessez-le-feu et une intensification du flot d’aide.

Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré le mois dernier que Gaza est confrontée à « une mort et une destruction sans précédent », que « la malnutrition est en forte hausse » alors que le système d'aide est sur le point de s'effondrer.

La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide et de permettre l’accès à l’aide humanitaire. La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé, en juillet, les mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre, notamment d’avoir utilisé la famine comme méthode de guerre.