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Paris: Des migrants irréguliers installent leur camp Place de la République

- Pour attirer l'attention des autorités françaises sur leur situation très précaire, à l'occasion de la "Nuit de la Solidarité".

Yusuf Özcan, Tuncay Çakmak  | 26.03.2021 - Mıse À Jour : 27.03.2021
Paris: Des migrants irréguliers installent leur camp Place de la République

Ile-de-France

AA / Paris

Un groupe de migrants en en situation irrégulière a installé ses tentes en plein centre de Paris pour attirer l’attention des autorités françaises sur leur situation extrêmement précaire.

Dans le cadre de la campagne « nuit de la solidarité », plusieurs associations ont organisé une action Place de la République, au centre de la capitale française.

Un certain nombre de migrants irréguliers, dont des femmes et des enfants, en majorité originaires d’Afghanistan, ont installés leurs tentes sur la célèbre place parisienne.

L’objectif de l’action étant d’interpeller les autorités sur les conditions très précaires et difficiles des migrants.

Le président de l’Association des Enfants d’Afghanistan, et membre du collectif « Requisitions » qui travaille auprès des migrants, Reza Jafari, a expliqué à l’Agence Anadolu (AA) que cette manifestation au cœur de Paris a pour objectif de rendre visible le sort des migrants.

"Le Préfet de police de Paris, Didier Lallement, a interdit l’installation de tentes dans Paris, nous pouvons seulement le faire en-dehors. Ce soir, nous avons voulu rendre visible cette situation", a-t-il déclaré.

Jafari a par ailleurs expliqué que le 25 mars célèbre la « Nuit de la solidarité », l’occasion pour la Municipalité de Paris de faire le décompte du nombre de personnes vivant dans les rues de la capitale : "Pour faciliter leur travail, nous nous sommes installés sur la place".

"En novembre 2020 nous avions déjà installé un camp ici, mais ça s’était très mal passé, il y avait eu de la violence. Ces migrants n’ont pas peur de la police, tous les soirs ils se battent pour survivre sous les ponts. Les policiers n’hésitent pas à faire usage de leurs matraques et de gaz lacrymogène pour les disperser", a-t-il encore témoigné.

Le responsable associatif rappelle que la plupart de ces migrants irréguliers ont déposé une demande d’asile, que les autorités françaises leur refusent.

Il insiste sur le fait que les migrants doivent avant tout bénéficier du droit à l’hébergement.

"Il n’est pas acceptable que des familles vivent sous des ponts dans le pays des Droits de l’Homme", a-t-il dénoncé.

Il explique de nombreux hôtels, centres d’hébergement et salles de sports sont en mesure d’accueillir les migrants, "mais le Préfet Lallement ne l’autorise pas".

"Le risque d’être évacué de force de la Place de la République existe bel et bien, comme la dernière fois », a-t-il par ailleurs estimé.

Concernant les violences policières, Jafari constate une amélioration par rapport à novembre dernier, quand les images des violences des forces de l’ordre avaient fait le tour du monde, mettant à mal la réputation de la France.

"Mais sous les ponts, s’il n’y a pas de caméras, ils n’hésitent pas à faire usage de la force. Ils aspergent même les couvertures de gaz lacrymogène pour que les familles ne puissent pas les utiliser", a-t-il affirmé.

Le 24 novembre 2020, toujours Place de la république, près de 500 migrants afghans avaient été évacués de manière violente. Certains journalistes avaient même été blessés.

La société toute entière s’était élevée contre cette violence policière.

* Traduit du turc par Tuncay Çakmak


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