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Paris / Aéroport de Roissy : Un syndicat appelle à bloquer une cargaison militaire à destination d’Israël

- SUD Aérien Solidaires exhorte les travailleurs et les travailleuses de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle à « refuser de participer à des opérations logistiques qui pourraient contribuer aux crimes actuellement commis à Gaza »

Mourad Belhaj  | 08.07.2025 - Mıse À Jour : 08.07.2025
Paris / Aéroport de Roissy : Un syndicat appelle à bloquer une cargaison militaire à destination d’Israël

France

AA / Tunis / M, Belhaj

Une cargaison militaire censée transiter par l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle à destination de Tel Aviv, ce mardi 8 juillet, a fait l’objet d’un appel au blocage de la part du syndicat SUD Aérien Solidaires, qui refuse toute implication dans ce qu’il qualifie de soutien aux « crimes » commis à Gaza.

Dans un communiqué publié la veille, le syndicat a appelé les travailleurs et les travailleuses de l’aéroport à « refuser catégoriquement de participer, de près ou de loin, à des opérations logistiques qui pourraient contribuer aux crimes actuellement commis à Gaza ». Selon SUD Aérien, la cargaison devait être embarquée à bord du vol Air France AF966, prévu ce mardi au départ de l’aéroport situé en région parisienne.

Le syndicat affirme que le matériel pourrait être destiné aux forces israéliennes engagées dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie.

Dénonçant une situation décrite comme un « génocide », SUD Aérien Solidaires a déclaré : « Depuis des mois, la population civile palestinienne est victime d’un pilonnage intensif, d’un blocus total, de destructions massives, de milliers de morts et de déplacé·es. Cela s’appelle un génocide. Charger du matériel militaire à destination d’Israël, c’est contribuer à ces crimes ».

Le syndicat a interpellé la direction d’Air France à propos de cette tâche imposée aux « travailleurs et aux travailleuses du secteur aérien », qu’il a qualifié d’ « ordre injuste et dangereux », exigeant des explications immédiates sur ce chargement et réclamant « l’arrêt total de toute collaboration avec l’effort de guerre israélien »

Contactée par des médias locaux, la compagnie Air France a pour sa part assuré qu’elle ne transportait « ni armes ni munitions sur ses vols à destination de Tel Aviv » et qu’elle respectait « toute la réglementation en vigueur imposée par les autorités compétentes concernant le transport de marchandises ».

La Confédération générale du travail (CGT) a soutenu l'appel de SUD Aérien Solidaires dans un message appelant à ne pas être complice, « contre sa volonté, d’un crime de guerre ou d’un transfert d’armement vers un État qui viole le droit international ».

Le député La France insoumise (LFI), Thomas Portes, a également exprimé son appui à l'appel de SUD Aérien Solidaires. Dans une publication sur le réseau social X, il a félicité les syndicalistes qui « refusent d’être complices du génocide et appellent l’ensemble des travailleurs à refuser de charger cette cargaison de la mort »

Et le député LFI d’ajouter : « Désobéir est un devoir face au génocide commis contre le peuple palestinien ! »

Cette mobilisation fait écho à un appel lancé le 17 juin dernier par plusieurs syndicats, dont SUD-Rail et SUD Transports. Ils demandaient aux travailleurs du rail, de la logistique et du transport routier de refuser tout acheminement de matériel à potentiel militaire à destination d’Israël.

Des actions similaires ont été rapportées ces dernières semaines dans des infrastructures portuaires. À Fos-sur-Mer, en France, des dockers ont refusé de manipuler des cargaisons suspectées d’être destinées à l’armée israélienne. Des mouvements comparables ont eu lieu dans les ports de Gênes, en Italie, et de Tanger, au Maroc.

SUD Aérien Solidaires a conclu son appel par la formule « Pas en notre nom, pas avec nos mains ! », s'inscrivant ainsi dans la dynamique des autres mobilisations syndicales en lien avec la guerre israélienne contre la Bande de Gaza.

Malgré les appels internationaux à un cessez-le-feu, Israël poursuit sa guerre génocidaire contre la Bande de Gaza, où, selon le dernier bilan communiqué par le ministère de la Santé, quelque 57 575 Palestiniens ont été tués et 136 879 autres blessés depuis le mois d'octobre 2023, dont une majorité de femmes et d’enfants.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre de Benyamin Netanyahu et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans la Bande de Gaza.

Faisant fi de ce mandat, l’avion transportant Netanyahu a survolé, dimanche soir, la France en direction des États-Unis, selon des sources concordantes se référant à des données radar.

Bien qu’État membre de la CPI, et théoriquement tenue de coopérer à son arrestation, la France semble avoir donné son aval au survol de son territoire par l’avion du Premier ministre israélien.

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