AA / Istanbul / Necva Tastan Sevinc

Le pape Léon XIV a dénoncé l’utilisation de la nourriture comme arme de guerre, qualifiant cette pratique de « stratégie cruelle » privant les populations de leur droit fondamental à la vie et appelant les dirigeants mondiaux à agir résolument pour mettre fin à la faim.

S’exprimant au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Rome, ce jeudi, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation et du 80e anniversaire de l’agence, le souverain pontife a condamné la tendance croissante à utiliser la famine comme outil dans les conflits modernes.

« La nourriture ne doit jamais être une arme », a averti le pape Léon, soulignant que de telles pratiques « privent les hommes, les femmes et les enfants de leur droit le plus fondamental, le droit à la vie », a rapporté Vatican News, organe officiel du Saint-Siège.

Rappelant que le Conseil de sécurité de l’ONU avait précédemment classé la famine comme crime de guerre, il a déploré que « ce consensus semble s’être estompé ».

« Le silence de ceux qui meurent de faim crie dans la conscience de l’humanité », a déclaré le pape. « La faim n’est pas le destin de l’humanité, mais sa chute. Ce n’est pas seulement un problème à résoudre ; c’est un cri qui monte vers le ciel. »

Ses propos interviennent alors que des millions de personnes dans des zones de conflit, notamment à Gaza, en Ukraine, au Yémen et dans la région du Sahel, sont confrontées à des pénuries alimentaires aiguës, souvent délibérées. Il a exhorté les gouvernements et les organisations internationales à assumer leur responsabilité morale, à protéger les civils et à garantir la sécurité alimentaire pour tous.

Le discours du pape s’inscrit dans un appel plus large à un renouveau de la coopération mondiale et du leadership éthique, insistant sur le fait que « la personne humaine doit toujours être placée au-dessus du profit ».

* Traduit de l'anglais par Seyma Erkul Dayanc